L'Algérie de plus près

Des regards fuyants

Par Hamid Dahmani

C’est généralement dans la rue que les regards se croisent. Avec les yeux, on communique, on observe, on analyse et on mémorise le visage des gens, des endroits et tout ce qui peut attirer notre attention. Tous les regardants ne sont pas du même bord, lorsqu’ils zieutent leur environnement. Et tous les gens ne regardent pas dans la même direction quand ils se baladent dans la rue. Il y a ceux qui ont la tête dans les nuages et qui essayent de regarder à travers les nuages qui les emportent. Tandis que d’autres adorent regarder les trains passer et qui ne s’arrêtent pas. Le regard qu’il soit mélancolique, fuyant, riant, inamical ou blasé, de tout un chacun est affiché selon l’humeur et la raison. Il y a le regard fixe, avec un rictus intimidant, pour faire peur aux pairs. Il y a aussi le regard indifférent des traitres qui rient et qui tissent des traquenards. Il y a ceux qui regardent le bleu du ciel, sans regarder où ils mettent les pieds. Il y a ceux qui regardent et fourrent leurs nez dans les affaires des autres. Il y a aussi ceux qui regardent dans les poches de ceux qui ont l’esprit ailleurs. Il y a aussi ceux qui ont les yeux fixés sur le sol et qui espèrent trouver quelque chose pour arrondir la fin du mois. Il y a ceux qui observent et qui regardent les portes et les fenêtres des bâtisses qui longent leurs parcours. Il y a ceux qui regardent leurs Smartphones en marchant pour connaitre les dernières nouvelles ou voir des vidéos gags publiées sur la toile.

Les regardants sont curieux de nature, ils ont le regard partout mais n’aiment pas qu’on pose un regard sur leurs affaires. Chaque regard jeté et significateur. Il y ceux qui regardent leurs semblables d’en haut juste pour les narguer. Il y a aussi ceux qui se regardent en chiens de faïence sans dire un mot. Il y a ceux qui ont un regard froid et haïssant envers tous ceux qu’ils croisent sur leur chemin. Il y a même des regards provocateurs qui regardent dans le blanc des yeux pour essayer d’intimider. Les plus sages ont un regard sur les grands horizons pour développer leur esprit. Il ne faut pas oublier aussi ceux qui se regardent le nombril depuis des lustres sans rien faire. A l’inverse, il y a d’autres regardants qui ont les yeux rivés sur leurs journaux ou sur leurs livres, accaparés par les textes, les chroniques et les intrigues qui les captivent. Dans d’autres lieux, il y a aussi des bonnes gens amoureux de la nature vivante qui adorent jeter des regards bienveillants sur la faune et la flore qui les entourent. Et parmi tous ces regardants, il y a aussi des bonnes gens qui sont très aimables et qui ont un regard sympathique sur les gens qu’ils croisent quotidiennement sur leur chemin…

H. D.

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