Par Hamid Dahmani
Quelles drôles d’histoires avec ces passagers de dernière minute, où des gens « biens », vacant librement à leurs affaires, sont embarqués injustement, juste parce qu’ils se trouvaient par hasard au mauvais moment et au mauvais endroit. Leur tort est de déambuler sur un mauvais chemin supposé suspect. Ailleurs aussi, des compatriotes exténués et souffrants du mal du pays, qui se trouvent sur une autre terre d’asile depuis très longtemps, sont des indésirables et bons pour un embarquement à bord, ils attendent eux aussi d’être embarqués pour un retour au pays qui semble les rejeter ouvertement.
Alors que d’autres passagers, par contre, se sont embarqués de leur propre chef dans des embarcations vétustes pour quitter clandestinement le pays dans une mer démontée et très risquée. Tous ces embarqués pour un voyage aventurier ne sont pas chouchoutés comme il se doit par les compagnies qui les ont pris en charge après moult péripéties.
Chaque passager, selon sa situation, est titulaire d’un billet d’accès ou d’un billet d’écrou pour un voyage hasardeux. Tous les embarqués contre leur volonté ne choisissent pas leur destination, parce qu’ils n’ont pas le choix de décider de leurs déplacements.
Et puis, les embarqués de la dernière minute, il y en a beaucoup sur cette terre de débarqués. Il y a ceux aussi qui sont embarqués dans des aventures et des situations troublantes et rocambolesques. Tous les passagers sont généralement débarqués quelque part, dans des endroits plus ou moins accueillants, pour profiter ou pâtir de leurs séjours.
Dans cette drôle de vie mélancolique, il y a des embarqués qui ont payé des frais de voyage pour aspirer à un transport correct, mais qui n’ont pas pu embarquer à cause d’une raison majeure. Toute cette tragédie est sous embargo. Tandis que d’autres sont embarqués gratuitement manu militari comme du bétail parce qu’ils n’ont pas été enregistrés pour un droit de passage. Les plus chanceux de ce territoire en mal de voyage sont très vernis parce qu’ils sont très gâtés par les hôtesses d’accueil au moment de leur embarquement. Quant aux autres qui n’ont pas demandé à être embarqués, ils ont passé un mauvais moment avant d’être embarqués dans un panier à salade.
H. D.