Par Hamid Dahmani
Indexée au répertoire de notre terroir, une expression populaire relative à la mauvaise éducation des enfants dit que « le feu produit la cendre ». Cet adage atteste que le père et l’enfant possèdent les mêmes gènes et donc les mêmes vices qui ne les quittent pas tout au long de leur vie.
On sait que le feu est violent et que la cendre cache des braises qui sommeillent. Le feu se terre dans un foyer de cendres et s’éveille au moindre souffle d’air pour embraser et ravager tout ce qui s’enflamme. Les gens ont toujours comparé l’enfant mal élevé à l’excès de tolérance du père. « Men bekri », ont dit que l’enfant ressemble comme une goutte d’eau à son géniteur. « T’fol ichebeh lebouyou ». Cette expression est confortée par une autre, tout aussi populaire, qui relève cette ressemblance : « Tel père, tel fils », pour signifier que c’est toujours le même esprit voyou qui est entretenu dans l’éducation familiale.
À chaque événement troublant, on dit que « Enar, djib r’mad » (le feu génère la cendre) pour indiquer que le cycle de la flamme brûlante est toujours présent sous la cendre. Le feu est représenté par les flammes et la cendre n’en est que le résidu. Cependant, une fois éteint, le feu laisse souvent des braises ardentes couver sous les cendres.
Le feu est utile quand il est maîtrisé, il sert nos besoins, sa chaleur est utile à la vie. Mais ses flammes deviennent mortelles quand elles sont détournées pour tuer la vie sur terre. Le feu et ses braises symbolisent de la vie quotidienne de l’homme.
Dans un autre sens, pour affirmer une ressemblance de l’esprit entre deux personnes, ont dit que « la cendre cache le feu ». L’enfant voyou agit comme la cendre qui crache son feu. « Enar,djib r’mad » ou bien « nar taate t’ben », le feu produit la cendre, ou le feu sous la paille c’est kif-kif. Le mal peut se cacher partout et se réveiller à n’importe quel moment pour commettre ses forfaits.
H. D.