Par Ali Dahoumane
C’est pour un ami très cher que ma plume a envie de couler aujourd’hui. J’ai essayé à plusieurs reprises de vous parler de lui et quand l’occasion se présente alors autant en profiter car quand on parle de culture j’ai tout de suite une pensée pour lui.
Il est historien puisque c’est grâce à lui que j’ai appris que chaque rue de notre ville cache une histoire derrière elle. Il a la faculté phénoménale de nous replonger dans ‘’Zenkat Ezouaoua’’ et de nous parler des premiers commerces qui ont vu le jour dans cette rue très courtisée par les habitants de la ville. Il peut longuement disserter sur chaque quartier ou banlieue de notre agglomération.
C’est lui qui m’a appris l’art de la dinanderie où quelques artisans fabriquaient des colliers et des pilons (mahraz) dans cette rue mythique de la ville.
Mon ami est aussi brocanteur et sa folle passion est de se rendre chaque matin ‘’au marché aux puces’’ de la cité. Son amour pour les anciens objets est incommensurable et, tel un chasseur à l’affut, il guette toujours les bonnes occasions à saisir au milieu de ces amas d’objets venus de divers horizons. Grâce à son expérience dans le monde ténébreux de la brocanterie, il a ce bon sens de sentir la bonne occasion. La bonne affaire se lit sur le sourire qui illumine son visage lorsqu’il a déniché le bon objet. Une grande pièce de sa maison est une véritable caverne d’Ali Baba. Elle recèle un trésor constitué d’anciens objets où les machines à écrire côtoient des tourne-disques, des téléphones fixes sont placés près de montres, goussets et lampes qui datent de plusieurs décennies. C’est lui qui m’a appris que la montrophilie est l’amour des vieilles montres.
Mon ami est aussi un passionné de la philatélie. Il doit ce grand penchant pour les timbres lorsqu’une équipe d’Américains a visité notre ville pour promouvoir le timbre en 1964. Philatéliste convaincu, il ne cesse de sillonner le pays pour faire connaitre cet art et de faire savoir aux amoureux du timbre-poste que, derrière chaque timbre, se cache une histoire. Il collectionne aussi les journaux datant de plusieurs années et même de l’époque coloniale. Il peut nous raconter sans difficulté des évènements qui se sont produits il y a plusieurs décennies. Le rencontrer et discuter avec lui est toujours un grand plaisir, je lui dis « vous » pour lui parler et je sais qu’il va se connaitre puisque nous sommes entre amis.
A. D.
One thought on “Hamid Dahmani, mon ami, mon maitre”
Qu’est-ce qu’il nous reste à dire❓️
Une littérature de finesse avec un vocabulaire bien choisi.
Bravo pour la description de l’histoire de la petite rue et son grande histoire.
Je me rendais souvent dans cette rue avec mon chariot » diable » soit pour livrer ou être livré. C’était un temps dont il nous reste que des souvenirs en tête. C’était El-asnam