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Caserne militaire de Hassi Zerouki : un butin de guerre défiguré

Érigée en 1957 par l’armée française en vue de contrôler une portion importante de la bande frontalière entre l’Algérie et le Maroc, la caserne de Hassi Zerouki, dans la commune de Bouihi est complètement délaissée et défigurée. En effet, cette construction est un « butin de guerre » qui a servi vers la fin des années 1970 comme centre de rééducation abritant des détenus condamnés à des peines de travaux d’utilité publique et économique (arrachage de l’alfa, notamment). Or, aujourd’hui, les lieux sont à l’abandon et se dégradent de jour en jour. Perchée sur une colline en plein désert, semblable à une forteresse, cette caserne perd chaque jour son cachet d’origine.

Selon des témoignages, du haut de ce lieu, les soldats français contrôlaient un important périmètre s’étendant jusqu’aux limites avec le Maroc. La ligne Maurice passait à quelques mètres des lieux. Les canons étaient pointés partout.

Ce patrimoine mérite d’être protégé car il est le témoin de guerre totale menée par la France contre le peuple algérien et ses représentants, le FLN-ALN.

Cette forteresse est composée, une fois la porte blindée franchie, par deux guérites depuis lesquelles on surveillait les parages. À l’intérieur, il y a la place d’armes et les chambrées des militaires.

Selon certains témoins, la nuit les projecteurs balayaient les lieux. Aucune personne ne pouvait franchir la ligne ni atteindre l’autre côté de la frontière sans être abattu sans sommation. La visibilité permettait les soldats français de tirer sur toute personne suspecte.

Ce site est actuellement défiguré, des pillards s’en prennent à la pierre taillée utilisée pour sa construction pour la revendre ou l’utiliser dans des constructions individuelles. Les lieux peuvent faire l’objet d’un opération d’entretien pour le remettre en état et s’en servir comme relais, hôtel ou maison cantonnière… Les idées ne manquent pour exploiter cet édifice car il s’agit en plus d’un pan de notre histoire qu’il faut préserver aujourd’hui.

M. M.

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