Par Mohammed Koulal*
Il faut rappeler à ceux qui ont opté pour la normalisation avec l’État sioniste que le Talmud comporte des versets appelant à l’extermination de ceux qui ne sont pas juifs… et peu importe leur âge. Les sionistes préconisent qu’ils n’ont jamais frappé à la porte des Arabes et ce sont eux qui sont venus agenouillés implorer leur alliance.
Les évangélistes américains en particulier utilisent tous les moyens pour « sauver » les Juifs, surtout les sionistes en terre de Palestine. En effet, selon eux, la disparition des Juifs empêchera le retour de Jésus pour se venger de ceux qui l’ont trahi. Ceci d’une part. D’autre part, « Israël » est un « mirador » pour les américains ; la présence de l’armée US au Proche-Orient nécessite un budget colossal que le congrès refuse de voter. À l’inverse, quand bien même seraient-elles généreuses, les aides et subventions accordées à l’entité sioniste reviennent moins cher aux USA. Ce n’est donc pas pour les « beaux yeux » de Netanyahou que des subsides en milliards de dollars sont votées en faveur de l’occupation sioniste.
Mais tout d’abord, un petit rappel historique pour démontrer que la Palestine a été de tout temps « le rêve » des juifs, surtout les sionistes. Chassés partout dans le monde, méprisés par les occidentaux, ils prêchaient pour la naissance d’un État qui les rassemblerait tous. Les juifs du Talmud qui sont marginalisés par la majorité des «Israéliens» maintiennent toujours que la terre promise est dans le Caucase et non en Palestine. D’ailleurs, toutes leurs publications ont été censurées et interdites d’édition et de vente.
De Kiev, Varsovie et Balta… à la Palestine
Pourchassés à travers le monde, particulièrement en Russie lors des fameux pogroms entre 1881 et 1882 à Kiev, Varsovie ou Balta. En Europe, des lois discriminatoires interdisent aux Juifs l’accès à certains métiers ou limitant leurs droits à la propriété. Après les pogroms de 1881 et la chute du tsar Alexandre II, les Juifs quittèrent la Russie pour les États-Unis. Vivant dans les ghettos faute d’être assimilés dans les sociétés des pays d’accueil, ils aspirèrent naturellement à de meilleures conditions d’existence. Leur rejet de toute part amena certains penseurs juifs, particulièrement Leo Pinsker, à entamer la recherche de solutions pour favoriser le « renouveau de l’identité juive » et envisager l’acquisition d’un territoire pour y établir un Etat permettant ainsi l’émancipation des juifs et de les placer sur un pied d’égalité avec les autres peuples. Léo Pinsker fonde la première association juive (Hovévé Sion – les Amants de Sion) et organise la première « aliyah » (montée) dans les années 1880-1890 où 30.000 juifs d’origine polonaise, russe et roumaine s’installent en Palestine.
Un plan méthodiquement exécuté
La volonté de rassembler les Juifs en terre de Palestine est un vaste plan élaboré par le mouvement sioniste (Sion est une colline à Jérusalem) dont les animateurs rêvent d’un retour en « terre promise » après en avoir été chassé par les Romains en l’an 135 de l’ère chrétienne. Depuis des siècles, les sionistes scandent le slogan : « L’an prochain à Jérusalem ». Mais les différentes tentatives de mettre le projet à exécution ont été rejetées par les religieux. En effet, l’alliance israélite universelle créée en France en 1864 avait opté pour l’implantation des colonies dans l’empire Ottoman. L’écrivain d’origine hongroise Théodor Herzl (1860-1904) touché dans son amour propre par l’affaire Dreyfus, prend conscience de l’ampleur de l’antisémitisme en Europe et de l’impossibilité de l’assimilation. Pour lui, la seule perspective est la création d’un Etat juif indépendant et d’améliorer l’image du juif en Europe. Ainsi, il va constituer plusieurs organes pour la mise en pratique des thèses sionistes. Afin d’y arriver, il lui fallait absolument des moyens ; pour les finances, la compagnie juive ; pour le politique et le culturel, la société des juifs. Le sionisme est anti-démocratique, sa première thèse est fondée sur la monarchie ou l’aristocratie, les systèmes démocratiques sont considérés comme fragiles. La Palestine était l’idéal mais Hertz envisageait l’instauration d’un État en Ouganda ou en Argentine. Sa thèse trouve un large écho au sein des juifs, mais elle rencontre aussi l’opposition et la méfiance des juifs occidentaux et des milieux religieux qui considèrent que les thèses sionistes sont contraires au judaïsme.
Un mouvement prégnant dans les milieux juifs
Pour démontrer que le sionisme n’est pas récent, il s’est tenu, du 29 au 31 août 1897, le premier congrès sioniste à Bale ; c’est la date de création de l’Organisation sioniste mondiale dont Herzl prend la tête. Sa stratégie : établir un foyer juif en Palestine qui doit être légitimé par le droit international, puis organiser l’immigration libre des juifs en insistant sur l’histoire commune des juifs, peu importe le pays d’où ils viennent. En septembre 1897, le premier journal sioniste fut créé par Hertz et, en 1899, on compte plus d’un million de sections sionistes dans le monde. Refusant de croire à ce mouvement, les banques juives n’adhèrent à aucune participation financière. Il décidé alors de la création d’une banque « sioniste », la « Jewish colonial Trust » et, 1901, le « Fonds national juif ». Les deux banques sont créées pour financer l’achat des terrains en Palestine et qui deviennent la propriété de l’organisation qui va les mettre à la disposition des colons. En parallèle, le rôle de la diplomatie n’est pas des moindres. En effet, des contacts avec l’empereur Ottoman Abdelhamid II, le roi d’Italie, l’empereur d’Allemagne Guillaume II mais sans résultat. Il insiste sur les intérêts de l’Europe en soutenant ses thèses sionistes et en assurant que le juif ne sera plus « encombrant ». Ainsi, en 1902, il arriva à obtenir du ministre britanique des colonies, Joseph Chamberlain, l’établissement d’un foyer juif dans une de leurs colonies, à savoir l’Ouganda. En 1904, un pogrom en Russie entraîne une nouvelle « aliyah » (immigration) de plus de 40.000 juifs en terre de Palestine. En 1917, la déclaration Balfour apporta une garantie juridique pour l’établissement d’un foyer national juif en Palestine. En 1948, le sionisme fonde son État en terre de Palestine « usurpée » qui abrite aujourd’hui 40 % de la population juive mondiale.
La guerre pour se maintenir
« Faites la guerre et non la paix », telle est la politique actuelle de l’occupant sioniste : Sabra et Chatila, les bombardements de Gaza, l’embargo, l’expropriation des terres, l’emprisonnement et, surtout, « tuer l’Arabe » peu importe sa conviction, utiliser les méthodes nazies, elles sont efficaces contre l’Arabe insoumis.
Ce n’est plus 1973 où la guerre a engendré l’illusion que la paix serait imminente suite au consensus arabe d’accepter une solution politique négociée sur la base des résolutions 242 et 338 du conseil de sécurité, la solidarité arabe sans précédent dans le cadre de laquelle fut utilisée l’arme pétrolière, la disposition de l’OLP à accepter le principe de la création d’un Etat palestinien en Cisjordanie et Gaza, le climat de détente entre les deux superpuissances qui permit la conférence de paix à Genève. Mais les Etats-Unis, décidés à affaiblir l’influence soviétique dans la région et à empêcher le renforcement de la solidarité arabe, vont opter pour la politique des petits pas et pousser Anouar Essadat à marcher sur la voie de la paix séparée.
À nouveau, la tension entre les USA et l’URSS fait naître une nouvelle escalade des conflits arabo-israéliens, d’où l’invasion du Liban en 1982, le massacre de Sabra et Chettila où le sanguinaire Sharon n’hésita pas à exterminer des milliers de civils palestiniens. Le chantage de Ronald Reagan était clair : « La terre en échange de la paix ».
De Rabin, à Pérez, de Barak à Netannyahou, l’accord d’Oslo n’est que « poussière aux yeux ». L’extrême-droite sioniste a dicté sa position : pas de paix ; pour elle, cet accord est une « catastrophe nationale ». De là, la stratégie sioniste de négocier la « paix » avec les Arabes séparément bien entendu avec l’aide de l’oncle Sam ! Seule une minorité sait que Yasser Arafat était toujours en négociation avec la CIA. En effet, les premiers contacts entre les Etats-Unis et l’OLP ont été précisément datés par Henry Kissinger qui a révélé dans un de ses mémoires « Years of Upheaval » que six semaines après l’assassinat à Khartoum de l’ambassadeur américain par des hommes de l’organisation palestinienne « Septembre noir », une réunion secrète avait eu lieu le novembre 1973 entre Vernon Walters, le vice-directeur de la CIA et Yasser Arafat. Elle avait débouché sur un « pacte de non-agression » entre les USA et l’OLP. En apprenant ce pacte, le Mossad par le biais de son directeur Yitzhak Hofi, s’indigna du cynisme politique des Etats-Unis. Il tenta donc de casser ce « pacte » par tous les moyens.
USA, Palestiniens… et coups bas du Mossad
La désignation de Hassan Salameh par l’OLP pour le suivi de l’accord entre les USA et l’OLP rend le mossad perplexe, surtout que le négociateur palestinien est le chef du groupe « Septembre noir » et planificateur des attaques de Munich. Il ne tarda pas à devenir un habitué du siège de la CIA. Bill Buckley, patron de la CIA, disait de Salameh : « Salameh a joué un grand rôle pour rallier les cœurs et les cerveaux américains à la cause de l’OLP. Il était charismatique, persuasif, il savait quand il fallait parler et quand il valait mieux écouter. » Les actes de guérilla de la part des palestiniens ont eu pour conséquence la réticence des américains vis-à-vis des israéliens. Toutes les tentatives d’attaque contre les diplomates américains ont été déjouées par Salamaleh dans le seul but d’un appui américain en faveur de la cause palestinienne. Pour le Mossad, il doit être exécuté.
L’OLP a réussi là où la diplomatie arabe a échoué. Si ce n’est le recrutement des arabes au sein du Mossad qui ont reçu l’ordre d’infiltrer l’OLP à partir de Beyrouth, la cause palestinienne aurait connu un sort autre que celui de nos jours.
Il est donc clair que les victoires ne viennent que par la conviction de réussir, de l’intelligence et de la persévérance et non du luxe et de ses dérives.
Afin de mieux cerner le comportement des Rois, je me permets de citer Virginie Despentes : « Avoir du pouvoir, c’est garder le sourire quand on se fait casser les côtes par plus puissant que soi. Les humiliations sont violentes, tout en haut, et personne n’est là pour vous écouter si vous avez envie de geindre. C’est la cour des grands, pas le bac à sable pour les petits agneaux. Seuls les tout-petits jouissent de leur pouvoir, au-dessus on ne connaît que la peur de se faire poignarder dans le dos, la rage des trahisons et le poison des fausses promesses. »
Les différentes négociations et le rôle des USA dans les pourparlers font l’objet de recherche qui seront éditées inchallah. Qu’Allah aide les Palestiniens dans leur combat qui est celui de tous les opprimés de la terre.
M. K.
*Avocat à la Cour de Relizane
Bâtonnat de Mostaganem
One thought on “Deir Yassine, Sabra et Chetila, Ghaza : les crimes de l’indifférence ”
Bonne courage monsieur kaoulal