Par Dr Ismail Guellil
Aujourd’hui, c’est le 43ème anniversaire d’un tremblement de terre qui avait durement ravager et déstructurer a jamais la Wilaya d’El Asnam (Chlef) le 10 octobre 1980, causant des milliers et des milliers de morts, dont mes parents, Allah yarhamhom, et des centaines de milliers de blessés, des disparus et des milliers de sans-abri dont je faisais partie ce jour-là… Je ne l’oublierai jamais la date du 10-101980
C’est le séisme le plus meurtrier, de magnitude 7,3 sur l’échelle de Richter, qu’a connu la région, après celui de 1954. Un douloureux souvenir qui reste gravé a jamais dans la mémoire des Chélifiens qui ont pu surmonter cette terrible épreuve en renouant avec la vie normale dans leurs nouveaux sites d’habitation et en périphérie, tout en gardant le contact avec l’ancien centre-ville d’El-Asnam Chlef.
Il y a quelques années de cela, Haroun Tazieff, le vulcanologue Français, avait alerté sur le danger représenté par les constructions sauvages, le long du littoral algérien et surtout à Chlef et ses environs.
Le manque de compétences dans les services d’urbanisme et des politiques locaux de la wilaya d’El Asnam Chlef ont permis une reconstruction anarchique non conforme aux normes antisismiques.
Personne n’avait voulu écouter cet éminent expert étranger passé ministre et décédé depuis, qui séjourna en Algérie juste après le séisme d’El-Asnam, pour y donner quelques conférences sur l’origine des tremblements de terre et la manière d’en limiter les dégâts, notamment humains, sachant qu’on ne peut pas, dans l’absolu, les prévenir.
Il faut rappeler que les études effectuées par des experts nationaux et étrangers après le séisme du 10-10-1980 recommandaient toutes d’orienter l’extension urbaine sur le côté sud de l’agglomération. Et c’est justement dans cette vaste zone qu’ont été érigé à l’époque les cités d’habitation pour le relogement des familles sinistrées mais ces habitations en préfabriqués n’étaient pas vouées à devenir éternelles.
Les dons reçus à l’époque de la part du monde entier n’ont pas permis de reconstruire entièrement la ville, une partie non négligeable aurait été détournée dit-on. Des cités qui devaient être développées progressivement de manière à en faire de véritables «villes nouvelles» à Chlef ainsi que dans les communes voisines n’ont jamais vu le jour.
Ceux qui souffrent le plus de cette situation, ce sont les rescapés du séisme et leurs descendants. N’oublions pas aussi de parler de la dégradation des structures « provisoires » vieilles de 43 ans.
Ce que je souhaite pour terminer, c’est qu’un tel cataclysme ne se reproduise jamais et que la jeunesse reconstruise la ville dans les règles de l’art.
Quand je retourne dans ville natale, je m’aperçois que ce n’est pas l’image de mon enfance que je retrouve mais la sensation d’être étranger dans ma cité ; le bonheur vécu dans le passé a disparu. Néanmoins, le souvenir indélébile de ma famille décédée et des amis me permet d’avoir d’entretenir un sentiment de bienveillance envers ma ville natale que j’aime tant.
Enfin, je n’ai plus qu’une seule chose à vous dire, prenez soin de votre famille, de vos amis et de tous les gens qui vous sont chers.
I. G.