Il a pour nom Nabil Mansouri et il est le plus jeune cavalier de la région du centre-ouest. L’enfant de la ville de Dahra, dans la wilaya de Chlef, a grandi dans le milieu équestre : son père, son grand-père et son arrière-grand-père s’intéressaient à l’élevage des chevaux et à l’équitation, ce qui lui a facilité l’apprentissage du métier de ses ascendants. Rencontré à Dahra, chez Ahmed Darat, un notable de la région, le jeune Nabil nous a raconté son histoire en revenant sur ses premières amours. Suivons-le dans cet entretien accordé à notre journal Le Chélif.
Le Chélif : Auriez-vous la gentillesse de vous présenter au grand public et celui de l’équitation en particulier ?
Nabil Mansouri : je suis âgé de 18 ans, issu de Dahra d’une famille hippophile de père en fils ?
Vous comptez parmi les rares enfants qui s’intéressent au cheval et à l’équitation, comment expliquez-vous cet attachement ?
Comme vous le savez, je suis issu d’une famille où les hommes s’intéressent beaucoup à l’équitation et à l’élevage des chevaux. Mon arrière-grand-père Abdelkader le faisait très bien pendant et après la période coloniale. Les Français lui ont confisqué deux chevaux afin de rétrécir ses ses activités équestres et ses pérégrinations pour les «waada» tant elles étaient une opportunité pour les gens de se rencontrer et discuter la situation du pays alors. Ses descendants n’ont pas dérogé à la règle après lui : mon grand-père Benyacoub, mon père Abdelkader et moi-même avons continué sur ses traces. Grosso modo, le cheval et l’équitation sont un héritage de famille.
À quel âge, avez-vous commencé à monter à cheval ?
Étant donné que toutes les conditions étaient réunies pour apprendre l’équitation, tous les membres de la famille ont commencé à l’âge précoce. Pour ce qui me concerne, j’ai commencé à monter à cheval à l’âge de dix ans, mon père Abdelkader m’a appris le métier.
Comment expliquer l’amour du cavalier pour son cheval et l’obéissance de ce dernier à son maître ?
Il y a vraiment un solide attachement, une amitié et un amour indescriptible entre le cavalier et l’équidé. Avant de s’en servir pour jouer, l’homme doit plusieurs services au cheval. Mon arrière-grand-père, à ce qu’on m’a raconté, est passé par toutes les étapes préliminaires avant de devenir cavalier: il faisait le palefrenier, l’écuyer, le groom puis le cavalier. C’est cette fidélité qui l’a rendu hippophile.
En tant que jeune cavalier, êtes-vous souvent invité aux courses de fantasia ?
Je participe constamment aux waadate qui se tiennent en particulier dans la région du centre-ouest, je fais partie de la « aâlfa », la formation de cavalarie traditionnelle d’Ahmed Djaâbout d’El Athamnia, dans la commune de Dahra
Connaissez-vous d’autres groupes qui activent à l’échelle locale ?
Il y en a plusieurs, je cite entre autres, les «aâlfa» de Aissa Benhouadia (Sehailia Ain Merane), celle de Ka Benkhalifa (Ka, la déformation de Abdelkader, nda), «aâlfa» Zaâtria, Zouainia, Bennadji (Ouled Djillali Sobha), Menasria, relevant toutes de la commune de Sobha.Autrefois, certains groupes qui se sont mis, actuellement à leurs comptes, jouaient sous la houlette de Meftah, communément connu sous le sobriquet (Vietnam), d’autres rattachés de la «aâlfa» de Bouzeghaia. De ces grandes «aâlfa» sont nées celles de Ka Benyahia et Aissa Benhouadia. Du temps de mon arrière-grand-père, il existait outre notre aâlfa (Abdelkader Mansouri), celles de Henacheria sous la houlette de Djarbi, Sidi Moussa (Aïmer), Ouled Bouzid (Bennaceur) et Decheria (Kettab).
Quels enseignements avez-vous retenus lors de vos pérégrinations et votre participation dans la cour des grands ?
Je suis respecté là où je passe malgré mon jeune âge, j’ai appris beaucoup de choses auprès des cavaliers plus expérimentés telles que le respect, l’entraide, le contact etc.
Je vous laisse le soin de conclure.
Je vous remercie de m’avoir offert cette opportunité pour rendre hommage à tous les cavaliers qui nous ont précédé dans le métier, je tiens à remercier notre hôte M. Ahmed Darat pour l’accueil chaleureux qu’il nous a réservé sans oublier de rendre hommage aux gens de Dahra pour cette «waada» qui nous a permis de faire de nouvelles connaissances et des retrouvailles de taille, je remercie encore une fois votre journal.
Propos recueillis par Abdelkader Ham