Par Pr Mohammed Guétarni*
Depuis quelques années, voire décennies, l’été rime avec feux de forêts, à l’échelle planétaire, souvent mortels. Ceci est rentré dans l’ordre de la nature. Des milliers d’hectares de forêts partent en fumée. La nature est menacée dans sa propre existence. Mort de la faune et de la flore. Plus de 34 victimes lors des derniers incendies en Algérie. Il est à remarquer que les départs de feux prennent, souvent, naissance à partir de massifs montagneux difficiles d’accès. Ce qui laisse supposer que ce sont des actes incendiaires à caractère criminel.
Chez les paysans, le brûlis est une méthode traditionnelle pour consumer les herbes sèches en un temps record sans trop fournir d’effort. Certes, parfois le contrôle échappe totalement à son(ses) auteur(s) pour se transformer en un véritable brasier mortel. Ce qui ne faut ne pas confondre avec l’écobuage. Celui-ci est une technique ancestrale qui prépare la terre à la culture pour l’année suivante si le terrain est herbacé. Cela consiste à sécher puis brûler la couche herbue (avec la terre adhérant aux racines), pour y répandre ensuite les cendres qui vont servir d’engrais naturel. Aussi, les actes malveillants ne sont pas à exclure de la liste provoquant les départs des feux.
Quant à la négligence, elle n’est seulement du côté citoyen. Les responsables locaux (présidents d’APC, chefs de Daïra, Walis) ont, aussi, une large part de responsabilité. À titre d’exemple, si Ténès était wilaya, elle aurait son matériel de protection civile indispensables contre les incendies sur place (matériel roulant, aéronautique…) pour les interventions rapides et efficaces. Il faut, donc, judicieusement, diviser le territoire national pour mieux gérer et maîtriser les situations ORSEC (Organisation des secours) de grande ampleur. Certes, les petites négligences (jeter son mégot dans un buisson, entre autres) risquent de tourner au cauchemar si les incendies ne sont pas pris à temps et vite maîtrisés. Cependant, le meilleur remède reste, au plus haut point, le civisme qui doit être de rigueur auquel cas, il faut préparer « une armée d’élite » des soldats du feu qui sont la cheville ouvrière des opérations contre les feux de forêts. Ils sont des êtres humains. Ils risquent de décrocher non par désintéressement mais plutôt par fatigue et harcèlement.
Pour conclure et couronner le tout, durant cette période estivale, la vigilance doit être de mise sans jamais baisser la garde et ce, jusqu’à la fin de l’été inchallah.
M. G.
*Docteur ès lettres