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Feux de forêts : de la responsabilité des autorités et des citoyens

Depuis près de vingt ans, la saison estivale n’est plus synonyme de période de vacances et de repos pour les Algériens. Les changements climatiques ont bouleversé le cours normal de la vie des gens. Les épisodes de canicule, le manque d’eau, la cherté de la vie qui ne permet pas aux gens de passer leur congé au bord de la mer, tels sont les difficultés auxquelles font face les Algériens durant l’été.

Le plus grave et le plus menaçant des dangers auxquels font face les citoyens algériens reste le feu qui se déclenche, chaque année et à la même période, dans les forêts du nord du pays. Les incendies d’origine naturelle, accidentelle et, surtout, criminelles, ravagent des milliers d’hectares et endeuillent des dizaines de familles.

Les feux de forêts qui ont calciné en 2021 plusieurs milliers d’hectares dans plusieurs régions du nord du pays, entre autres au niveau des wilayas de Tizi Ouzou, Bejaia, Jijel, Skikda et El Tarf, sont les plus dramatiques qu’ait connus le pays vu le nombre élevé de victimes et de blessés parmi la population sans compter les dégâts incommensurables causés aux biens. Beaucoup d’entre nous avaient cru alors que cette tragédie servira de leçons et pour la population et pour les autorités. Malheureusement, ce n’est pas le cas puisque la catastrophe s’est renouvelée en 2022 et de manière plus dramatique cette année, provoquant des pertes en vies humaines et d’immenses dégâts matériels.

Les feux de forêts sont dus à deux nombreux facteurs dont le peu d’importance qu’accordent les Algériens à la préservation de l’environnement. En effet, quand on leur explique que la richesse forestière est un trésor dont il faut prendre soin, ils n’y croient pas. Pour eux, c’est Allah qui gère ce monde et tout se produit par miracle. C’est pourquoi, ils jettent leurs ordures partout et n’importe où, au bord de la route, dans la forêt, dans les cours d’eau ou à la mer sans se soucier de leur actes néfastes sur l’avenir de notre planète. Il n’y a qu’à voir les quantités inimaginables de déchets de toutes sortes qui jonchent nos forêts, nos bois et nos cours d’eau.

À l’insouciance des citoyens s’ajoutent des actes criminels qui consiste à provoquer des incendies dans des forêts dans le but des exploiter les terrains ainsi nettoyés dans la construction de maison de vacances, de structures touristique ou pour des activités agricoles. Cela se voit dans toutes les régions du pays, en particulier dans les zones rurales. Dans la région de Chlef, il n’est pas rare de voir des gens dont les maisons se trouvent à l’orée des forêts allumer des feux pour se débarrasser de la broussaille. Parfois, les brûlis s’effectuent dans les champs agricoles proches des maquis et des forêts.

Des milliers d’hectares calcinés et des dégâts très importants. Ph. Mahrez Rabia.

Cela dit, il ne faut pas oublier le rôle des autorités qui, à l’évidence, refusent d’user de leurs prérogatives répressives et dissuasives contre les contrevenants. Il faudrait réfléchir désormais à la mise à jour des lois et règlements régissant les forêts et ce, pour renforcer l’action des instances impliquées de près ou de loin dans la mission de protection des forêts.

Il ne faut oublier aussi les tergiversations concernant l’achat d’avions de lutte contre les incendies dont les « Canadair » et les « Beriev » auxquels les médias ont consacré nombre d’articles depuis le drame de 2021. On ne sait jusqu’ici si l’achat de ces appareils s’est concrétisé.

Il est vrai que la canicule qui sévit ces dernières années dans les régions du nord du pays favorise le déclenchement de ces feux de forêts mais la négligence, voire le laisser-aller des autorités aggrave la situation.

Pour conclure, tout le monde doit cesser de prendre les choses à la légère, désormais, réchauffement climatique oblige, le danger des feux de forêt est là, omniprésent, qui peut provoquer des dégâts à tout moment. Tous autant que nous sommes en serions victimes. Aussi, nous devons nous sentir pleinement concernés par la préservation de nos forêts. 

Hassane Boukhalfa

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