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Production de tomate en Tunisie : des atouts mais aussi de grosses contraintes

En Tunisie, la récolte de la tomate maraîchère bat son plein depuis le lancement de la campagne annuelle à la mi-juin. Selon les prévisions du ministère de l’agriculture, la récolte sera moyenne et ce, en raison du rétrécissement des superficies emblavées à cause des problèmes d’irrigation et du manque d’eau.  

Les professionnels de la filière évoquent aussi la crise que traverse le secteur de la transformation des tomates qu’il imputent à l’absence d’une stratégie et d’un tarif fixe. Le kilo de tomate est trop élevé, estime-t-on car il comprend les coûts directs, indirects, les frais généraux et les coûts de la main-d’œuvre qui ont tous augmenté alors le prix du kg de vente est en baisse.

A ces contraintes s’ajoutent des facteurs naturels comme l’apparition de certaines maladies et insectes, telles que le mildiou et la mineuse, qui ont occasionné d’énormes dégâts aux plantations dans plusieurs régions de Tunisie. La mineuse de la tomate peut attaquer les plantes à tous les stades, de la plantule à la plante adulte en production. De même, un excès d’eau associé à d’autres facteurs conduit au développement du mildiou. En cause, le changement climatique, responsable d’épisodes pluvieux plus fréquents, plus violents et plus longs.

La campagne de transformation des tomates a démarré le 20 juin dernier avec un stock de l’ordre de 70.000 t. Dans le but d’absorber l’abondance de la production et diminuer la pression sur les producteurs, près de 22 usines ont commencé l’opération de transformation de façon précoce et avec une capacité maximale. Le prix référentiel établi cette saison est de 270 millimes le Kg, ce que contestent les producteurs qui veulent le porter à 300 millimes « vu le coût élevé de la production ».

Il est attendu la transformation de quantités oscillant entre 800.000 et 850.000 t de tomates

L’établissement de contrats de culture entre le producteur et l’industriel-transformateur est une grande garantie pour les deux parties car le producteur doit garantir l’approvisionnement de l’industriel en tomates et l’industriel doit s’engager à assurer un prix planché pour le producteur et à s’acquitter du paiement dans un délai ne dépassant pas les trois mois. Ce qui les réconforte et évite certaines tracasseries. Toutefois, ces contrats de production ne touchent que 50% des fellahs. Ce qui est insuffisant à l’heure actuelle et là il faudrait généraliser ces contrats afin de produire plus.

Les agriculteurs sont soumis à d’importantes contraintes qui pèsent lourdement sur leur activité et ont évoqué les désagréments causés aux gros tonnages, dont l’attente dans les files peut aller jusqu’à 48h. Une durée qu’ils assurent suffisante au pourrissement des tomates au vu des chaleurs régnantes surtout en cette période de pointe

Il est prévu, cependant, que la campagne actuelle de transformation soit clôturée avec la transformation de quantités oscillant entre 800.000 et 850.000 t de tomates. Les quantités transformées permettent la production de près de 130.000 t de concentré de tomate. Compte tenu du stock restant au niveau des usines et des prévisions de production, il est attendu que les quantités disponibles à la fin du mois d’août 2023 soient de près de 160.000 t de concentré de tomate.

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