Depuis la construction des « bateaux qui ne naviguent jamais », la plage centrale de Ténès a perdu de son attrait. Plusieurs immeubles ont été érigés sur le domaine maritime au mépris de la loi. Ces édifices reposent carrément sur la nappe maritime. Selon des riverains, l’eau de mer se trouve à peine à 2 mètres de profondeur, ce qui n’aide pas à l’évacuation des eaux usées. Et qui, dans le même temps, accélère l’usure des fondations …
Au lieu de réserver le terrains à l’extension du port -et la wilaya de Chlef en a vraiment besoin- un ex-wali a préféré offrir à ses obligés, une poignée de promoteurs chélifois, une juteuse affaire foncière. Passant outre l’opinion et les avis des habitants de Ténès, le décideur a, de fait, bloqué le développement des activités maritimes à Ténès. L’extension du port commercial de l’ancienne Cartena ne pouvait se réaliser en raison de la présence de ces immeubles qu’un architecte a dessiné sous forme de bateau.
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Des années après leur réalisation, la quasi-totalité des appartements demeure fermée et le reste n’est occupé que pendant la période estivale. Entretemps, la plage centrale subit toutes sortes de rejets : eaux usées, écoulements de rus et rivières polluées… Et pourtant, les autorités autorisent chaque année la baignade en ce lieu dangereux, inconfortable et ne disposant d’aucune commodité. Pire, même le sable fin qui recouvrait le rivage a quasiment disparu.
Pour rappel, les entreprises désignées pour la reconstruction d’El Asnam et sa région après le terrible séisme de 1980 puisaient sans retenue le sable pour les besoins de leurs chantiers, elles n’y laissèrent que les galets. De grosses pierres sur lesquelles s’assoient aujourd’hui les « estivants »…
Ali Laïb