Au Soudan, un cessez-le-feu a été décrété hier par les deux camps belligérants, il devait se poursuivre aujourd’hui. Mais c’était qu’un leurre pour la population qui fête un aïd sous les tirs croisés des soldats et des miliciens.
Des combats ont éclaté hier, au moment même où une pause « religieuse » a été décrétée entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.
Les paramilitaires ont menacé, mardi 27 juin, de prendre Khartoum et l’armée appelle désormais tous les jeunes du Soudan à s’engager sous les drapeaux.
Dans la capitale, les combats font rage et se concentrent désormais autour des bases militaires.

La situation devient plus complexe avec l’apparition d’un groupe rebelle au Kordofan, au sud de Khartoum, et dans le Nil Bleu, frontalier de l’Éthiopie.
Sur le front social, on recense plus deux millions de personnes qui ont été déplacées au Soudan depuis le 15 avril, tandis que 600 000 autres ont fui le pays, principalement vers l’Égypte au nord et le Tchad à l’ouest.
L’ONU dont le personnel a quitté les zones de combat a mis en garde quant à la dégradation de la situation sociale des Soudanais : l’arrivée de la saison des pluies, de juin à septembre, met grandement en péril la capacité d’action et de l’État soudanais – ou ce qu’il en reste- et des organisations humanitaires alors que plus 25 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire pour survivre. Avec les pluies, viennent les épidémies de paludisme, de choléra et de dengue.