La persistance des conflits armés en Afrique provoque des désastres sociaux incommensurables. Dans les régions du nord-est du continent noir, plus de 60 millions de personnes sont menacées par la famine alerte le Programme alimentaire mondial.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies tire la sonnette d’alarme sur la famine qui touche plusieurs régions au nord-est de l’Afrique. Selon cette organisation onusienne, 60 millions de personnes sont menacées par la faim. Des millions d’individus ne savent pratiquement plus où obtenir leur prochain repas. Le PAM précise que plus de 5 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition dans la Corne de l’Afrique.
En Somalie et au Soudan du Sud, des milliers de personnes n’ont souvent pas la possibilité de manger plusieurs fois par semaine. La situation est également désastreuse en Érythrée, au Soudan et en Ouganda.
Parmi les causes de cette crise, le PAM cite la pandémie de grippe aviaire, les conflits armés, les épidémies d’Ébola et de choléra, ainsi que les prix élevés des denrées alimentaires. Selon ses estimations, pas moins de 60 millions de personnes risquent de mourir de faim cette année, contre 26 millions en 2016.
Le Programme alimentaire mondial insiste sur la nécessité d’augmenter ses fonds. Plus tôt, les Nations unies ont déclaré qu’au moins de 178 millions de dollars (soit environ 163 millions d’euros) étaient nécessaire, dont seulement 20% ont été obtenus depuis lors.
Une aide pour 6 millions de Soudanais
Malgré les difficultés à lever des fonds, le PAM prévoit de fournir une aide alimentaire à près de 6 millions de personnes les plus durement touchées par les combats au Soudan.
Il faut souligner que les besoins humanitaires en Afrique de l’Est étaient immenses avant même le conflit au Soudan, avait rappelé le directeur régional du PAM pour l’Afrique de l’Est, décrivant la sécheresse, les inondations, les combats et les crises économiques qui ont dévasté les pays voisins du Soudan au cours des derniers mois. Plus d’un million de personnes ont été déplacées au Soudan et beaucoup d’autres ont cherché refuge dans les pays voisins déjà confrontés à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire, ce qui accroît encore les besoins et crée un risque de déstabilisation supplémentaire dans la région, note le responsable du PAM.
Les troubles qui se poursuivent au Soudan devraient plonger 2,5 millions de personnes supplémentaires dans la faim, ce qui porterait le total global à un niveau record de 19 millions, soit 40 pour cent de la population du pays.
Au Tchad voisin où un demi-million de Soudanais ont convergé, l’aide du PAM a atteint plus de 100 000 nouveaux arrivants parmi les plus vulnérables, y compris des Tchadiens retournant dans leur pays. Le Tchad accueille déjà la plus grande population de réfugiés d’Afrique Ouest et centrale, la plupart d’entre eux étant des Soudanais qui ont fui les troubles précédents dans leur pays.