Le référendum sur la nouvelle Constitution a commencé aujourd’hui au Mali. La population qui vote pour la première fois depuis l’arrivée au pouvoir des militaires il y a trois ans doivent se prononcer sur plusieurs points dont le renforcement des pouvoirs du président de la république.
Le projet de nouvelle Constitution comporte plusieurs articles ayant trait, entre autres, à l’affirmation de la souveraineté nationale, la lutte contre la corruption et l’éradication du terrorisme djihadiste.
La réforme constitutionnelle proposée a été rendue nécessaire par les insuffisances de la Constitution de 1992, que beaucoup de Maliens considèrent comme un des principaux facteurs de la faillite de l’État face aux défis multiples qui se posent à ce pays pauvre du Sahel : propagation jihadiste, pauvreté, ruine des infrastructures, délabrement de l’école, conflits tribaux et intercommunautaires outre une mainmise étrangère sur les affaires du pays.
La nouvelle Constitution attribue des pouvoirs plus grands au président de la république. Elle prévoit l’amnistie pour les auteurs de coups d’État antérieurs à sa promulgation.
Dans un dernier discours vendredi, le colonel Goïta a appelé ses concitoyens à aller voter «massivement» pour le projet, qu’il a présenté comme garant d’un «État fort», d’une «gouvernance démocratique» et d’une «confiance retrouvée» des Maliens dans les autorités.
Environ 8,4 millions de Maliens sont appelés à se prononcer sur les changements apportés à la loi fondamentale du pays. Cela, dans un contexte dominé par la violence djihadiste et des troubles plus ou moins inquiétants dans les régions du nord où persiste l’insécurité. Des facteurs qui pourraient compromettre le vote d’autant qu’il est contesté par l’opposition. Cette dernière décrit le projet comme taillé sur mesure pour un maintien des militaires au pouvoir au-delà de la présidentielle prévue en février 2024, malgré leur engagement initial à rétrocéder la place aux civils après les élections.
Les résultats sont attendus dans les 72 heures et la victoire du oui paraît acquise.
Le vote a lieu moins de 48 heures après le congé fracassant donné par Bamako à la mission de l’ONU après dix ans de présence. Les autorités estiment que la mission a failli et que le Mali peut assurer sa sécurité par ses «propres moyens».