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Tunisie : La récolte céréalière en baisse de 75%

Frappée de plein fouet par la sécheresse, la Tunisie se doit au plus vite de compenser la baisse dramatique de la production céréalière. Cette année, les experts estiment que la récolte de céréales est définitivement perdue.

Preuve en est, la baisse plus qu’inquiétante de la récolte céréalière dans le gouvernorat de Nabeul. Dans cette région située dans le nord-est de la Tunisie, la récolte ne dépassera pas les 240 000 quintaux cette année contre 800 000 quintaux en 2022, soit une baisse de 75 %. C’est la conséquence directe du réchauffement climatique, dit-on.

Selon les premières prévisions le splus optimistes du commissariat régional de l’agriculture, la production céréalière ne dépassera pas 322 000 quintaux en raison du manque de pluies et de la sécheresse. Dans un point de presse tenu le 1er juin dernier, le président de l’Union régionale de l’agriculture, a fait savoir que la baisse de production est due au stress hydrique enregistré dans la région, notamment, à Menzel Temim, Menzel Bouzelfa alors que la récolte sera meilleure à Tekelsa et Haouria. Il a ajouté que les moissons ne peuvent être entamées avant une semaine à cause des changements climatiques actuels dont la poursuite des chutes de pluies ».

A propos de l’augmentation du prix d’achat des céréales, il a expliqué que les prix du blé dur (130 dt/ quintal), blé tendre (100 dt/quintal) et l’orge et le triticale (80 dt/quintal) ne couvrent pas le coût de production.

Par ailleurs, les superficies à récolter sont estimées à 25 900 ha sur 46 820 ha de terres ensemencées, selon le rapport publié par le commissariat régional au développement agricole. Les superficies emblavées ravagées en raison de la pénurie de pluies s’élèvent à 36 070 ha dont 20 920 ha complètement endommagées et 15 150 ha au rendement faible.

Il faut dire que l’inquiétude est d’autant plus grande que le gouvernorat de Nabeul assure 15 % de la production céréalière nationale tunisienne avec une superficie de 45 mille ha dont 20 % de blé dur et 20 % de blé tendre.

Déjà, en janvier dernier, les responsables du secteur agricoles avaient alerté sur le niveau très bas des réserves d’eau des barrages du gouvernorat de Nabeul sont devenues un sujet de préoccupation : les quatre barrages dédiés à l’irrigation dans la région n’étaient à cette période qu’à 8% de leur capacité totale de stockage. Les périmètres publics irrigués dans le gouvernorat de Nabeul s’étalent sur près de 28 mille hectares, la grande majorité de ces terres sont irriguées avec l’eau provenant du nord.

Des mesures urgentes

Pour les ingénieurs agronomes, il est urgent que les décideurs et tous les intervenants dans le secteur de l’agriculture trouvent des moyens innovants et durables pour faire face à la crise. Entre autres, l’utilisation de techniques agricoles adaptées au climat sec ou encore le développement de systèmes d’irrigation efficaces qui pourraient aider à atténuer les effets néfastes causés par la sécheresse.

Certains experts appellent également à la mise en place urgente d’un arsenal de mesures qui doivent être mises en œuvre immédiatement, afin de s’adapter à la situation et préserver l’avenir de l’agriculture tunisienne.

La sécheresse frappe la Tunisie pour la quatrième année consécutive. Mais, pour la première fois, la région du nord-ouest, le grenier à blé du pays, est touchée elle-aussi. Les récoltes de blé et d’orge sont d’ores et déjà perdues et les agriculteurs tunisiens ne sont même pas sûrs de pouvoir produire suffisamment de grains pour semer l’an prochain. Conséquence directe du réchauffement climatique, l’absence de pluie en Tunisie oblige l’État à importer la totalité de ses besoins en céréales.

La Tunisie qui dépend fortement de l’agriculture pour son économie et sa sécurité alimentaire est en état d’alerte face à cette situation qui met en péril l’économie locale car elle impacte négativement le secteur agroalimentaire dans son ensemble.

Sources : presse tunisienne en ligne

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