Le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) a préconisé la mise en place « effective » du permis à points en tant que mesure « coercitive » et « efficace » pour réduire le nombre des accidents de la circulation en Algérie.
Ces accidents ont pris ces dernières années les dimensions d’un « véritable fléau » avec un coût économique représentant 1,4 % du produit national brut (PNB), note la même source.
En 2021, plus de 2.600 personnes ont trouvé la mort et 11.479 autres ont été blessées dans 7.186 accidents de la circulation, selon un bilan de la Gendarmerie nationale, cité dans un document du CNESE intitulé « Les accidents de la route en Algérie: causes et effets ».
Le CNESE estime, par conséquent, « judicieux » l’établissement du système de points intégrés au permis de conduire, système « pédagogique et répressif » en même temps pour contribuer à la réduction des accidents de la route, dans la mesure où le permis de conduire peut faire l’objet d' »invalidation dans le cas d’épuisement des points ».
Ce système dissuadera, donc, le conducteur, « en l’incitant à sauvegarder son capitale points via des stages de récupération pour éviter l’invalidation de son permis de conduire », souligne cet organisme consultatif
L’introduction de « nombreux réajustements » au nouveau code de la route au eu des retombées « très significatives en matière de sécurité routière, constate le CNESE, estimant que ces mesures, conjuguées à une meilleure amélioration des actions de formation, de sensibilisation et d’éducation routière destinées aux usagers de la route à travers des stratégies de communication, permettront de lutter contre ce fléau qui génère des coûts « exorbitants » pour l’Etat.
Les accidents de la route : un drame social et économique
Investir durablement en faveur de la sécurité routière constitue un « gain économique et social » et la diminution des de l’insécurité routière aurait des « retombées positives immédiates » et serait de « grande portée sur la santé publique, le bien-être des populations et la croissance économique » est-il souligné dans le document.
« La réduction des décès et traumatismes dus aux accidents de la route peut doper la croissance économique, les accidents de la route ayant pour conséquence d’amputer les perspectives de croissance à moyen et long terme parce qu’ils privent la population active d’adultes dans la fleur de l’âge et de faire baisser la productivité du fait des blessures graves occasionnées », relève le document.
Dans cette optique, le CNESE propose un ensemble de mesures susceptibles de garantir une véritable sécurité routière, basées sur une approche « globale » impliquant divers secteurs.
A cet effet, plusieurs axes sont identifiés dans le document. D’abord la sensibilisation à travers la nécessité d’inculquer la culture de la sécurité routière aux générations montantes et de promouvoir la formation pour atteindre « l’intelligence routière » par la recherche des raisons qui mènent à la hausse des accidents et la manière de les réduire à travers le civisme.
Sensibilisation, formation et intransigeance
Il évoque également l’importance de l’intensification des campagnes de sensibilisation au profit des usagers de la route, notamment les jeunes motocyclistes et les piétons, et l’usage des nouvelles technologies en matière de sensibilisation des citoyens.
La révision des procédures d’octroi d’agrément aux auto-écoles, en se basant sur les programmes de formation modernes, l’amélioration de la qualification du conducteur routier de véhicules de transport de personnes et de marchandises, le renforcement du contrôle sur les société de transport par bus à travers l’impérative rotation de conducteurs pour les longs trajets, l’instauration d’un contrôle technique des véhicules de transport chaque trois mois et le renforcement des mesures coercitives appliquées aux infractions au Code de la route, figurent aussi parmi les recommandations contenues dans le document.
Le CNESE met l’accent, en outre, sur la nécessité de développer les modes de transport alternatifs, à travers le développement du réseau de chemin de fer pour réduire le trafic routier (marchandises et voyageurs) et du transport de masse en milieu urbain (transport collectif en site propre) et les gares multimodales.
S’agissant du chapitre relatif aux infrastructures routières, le CNESE met en exergue la nécessité d’aménager les routes suivant les standards internationaux, notamment pour ce qui de la signalisation qui permet de réduire considérablement le nombre d’accidents de la route, de renforcer le programme d’entretien des routes, de réaliser des voies express au niveau des axes routiers entre les principales villes du pas, le traitement des points noirs sur le réseau routier national et la mise en place du dispositifs de sécurité aux abords des chantiers de travaux.