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Ensablement des ports et envasement des barrages : le gouvernement décide d’agir

L’envasement des barrages hydrauliques ne cesse d’inquiéter les pouvoirs publics ; depuis les années 1980, c’est une lutte sans relâche contre ce phénomène perceptible dans pratiquement toutes les régions du pays. Plus il y a de vase, plus les capacités de rétention s’amenuisent, ce qui réduit parfois les plans d’eau à leur plus simple expression. D’une capacité théorique de 17 millions de mètres-cubes, un petit barrage de l’ouest est passé à moins de 3 millions de mètres-cubes à cause de la va ! Pour les spécialistes, la solution miracle serait de reboiser les bassins versants. Certes, cela reste, pour le moment, le seul et unique outil permettant d’assurer une plus longue longévité aux barrages et autres retenues collinaires. A tout le moins, il contribue à atténuer les effets de l’érosion pluviale à l’origine du problème. Mais c’est beaucoup plus facile à dire qu’à entreprendre. D’un côté, les opérations de reboisement sont longues, coûteuses et leurs résultats demeurent mitigés. Il faut attendre des années durant pour que reverdissent les bassins versants qui se calculent en centaines de kilomètres carrés. Reboiser des superficies aussi grandes que le territoire d’une daïra n’est pas chose aisée. Entretemps, faute de solutions, la vase continuera de s’accumuler au fond des barrages, occupant parfois plus de la moitié de leurs capacités de rétention.

Autre solution, l’enlèvement des boues et sédiments à l’aide de machines adaptées, les dragues en l’occurrence. La technique est plus ou moins maîtrisée en Algérie mais ce type d’équipement coûte cher et le processus de nettoyage des fonds des ouvrages hydrauliques avec ces machines prend une éternité.

Les ports de pêche et de commerce sont aussi touchés par un phénomène quasi-similaire, l’ensablement des darses et des passes. Là, il faut régulièrement lancer des opérations encore plus complexes car en plus des aléas de la nature, il faut faire appel à des entreprises aux capacités et à l’expérience éprouvées.

Et ce n’est pas gagné. La nature finira par reprendre ses droits et il faut répéter l’opération au bout de quelques années.

11 barrages et 11 ports concernés

Machine de dragage

Forcément, la prise en charge de ces phénomènes n’est pas ne peut qu’incomber aux pouvoirs publics C’est la raison pour laquelle le gouvernement a examiné, ce mercredi, lors de sa réunion hebdomadaire, les problématiques de l’ensablement des ports et de l’envasement des barrages.

Dans une communication présentée à ses pairs, le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base a fait état du programme en cours de réalisation qui concerne le dragage de onze ports et abris de pêche et d’un port de commerce, ainsi que des opérations de dévasement qui touchent actuellement onze barrages.

À l’issue de cette communication, précise le communiqué du premier ministère, le gouvernement a décidé de mettre en place un plan d’intervention selon un échéancier précis comportant les opérations d’études à inscrire, ainsi que le mode d’action à suivre et qui tiendraient compte de la nature de ces infrastructures de base.

Il a été également examiné la nécessité de promouvoir l’outil national, activant dans ce domaine, pour permettre une optimisation de la rentabilité socio-économique des investissements publics structurants dans les domaines portuaire et de l’hydraulique.

Le communiqué précise par ailleurs que l’option retenue consiste à inscrire toute cette démarche dans le cadre d’une approche globale incluant également la réhabilitation et la remise en état des infrastructures portuaires et hydrauliques.

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