Khalice Jade, de son vrai nom Saliha Ragad, est née à Ouled Djellal où elle a passé ses premières années d’enfance. Puis, très jeune, elle s’installe dans le nord de la France à Hautmont auprès de sa sœur et de son beau-frère. Elle y a vécu plus de 20 ans. C’est en France qu’elle poursuit ses études. En 1964, elle se distingue en obtenant, à l’âge de onze ans seulement, un premier prix en poésie, remarquée et saluée par la presse locale, le quotidien « La Voix du Nord », révélant son premier talent.
Elle rentre en Algérie, se marie, a quatre enfants et adoptera une fille dont elle racontera l’histoire dans son livre : « Le vœu ou El Maram » édité par le ministère de la Culture en 2011.
Aujourd’hui, artiste confirmée aux multiples talents, (pour rappel, elle est peintre, professeur haïkiste-romancière-poétesse-nouvelliste-conteuse-auteure) Saliha Ragad a publié de très nombreux ouvrages signés de son nom ou de son nom de plume : Khalice Jade, notamment des romans, des nouvelles, des recueils de poésie et de proses, des contes pour enfants dont un adapté au théâtre en Algérie et en France.
Quelques titres : Parmi les gazelles, L’intégral d’un passé, Abnégation, La rage des mots-absurde réalité, Tourmente silencieuse, Le vœu, Dans le patio, Au-delà du « Noshaq »-Femme louve, Ma plume ? Mon arme ! Cristal-éclats de vers, L’amoureuse du vent, Griffes Velours, A l’encre de mon âme – j’écris vos maux, Pour des bagatelles, Senteurs de jasmin, Plume Bleue, Exaltation lyrique, L’autoroute fabuleuse, Sonnets et strophes enchainées, Le serpent et la pomme, Mes Bouffées Siroccos, Lettres Afghanes.
Également initiatrice-conceptrice-rédactrice de recueils collectifs internationaux en faveur d’œuvres caritatives : Rédactrice (collecte de textes) Femmes en vers, Les enfants du désert, Diadème de la Nation, Orphelins, Ces petits vieux d’ici et d’ailleurs.
Initiatrice-rédactrice-conceptrice-collectrice de textes des recueils collectifs internationaux : Soleil Noir, Silence… Je vis ! On ne touche pas à nos filles, Femme divine-matrice du monde (recueil collectif de 2018).
Dans son dernier roman « Houm ! Eux » publié en février 2023 aux éditions Muse, Saliha Ragad alias Khalice Jade invite le lecteur à découvrir son monde onirique.
En projet un roman adapté sur les écrans…
Après une vie consacrée à l’art en général, elle vient par cette contribution remettre les pendules à l’heure après les festivités du 8 mars. Elle dresse un bilan où tout n’est pas rose mais où tout n’est pas noir non plus.
Adila Katia
La catabase d’un monde… ou la descente aux enfers !
Par Saliha Ragad alias Khalice Jade*
Notre monde glisse dans un abîme sans fond ! Je ne me fais plus d’illusions, même si nos poètes ont le don d’embellir tout ce qui est imparfait, de briller de l’espoir de l’inspiration, de projeter une âme que rien ne peut étouffer, d’aiguiser le calame jusqu’à ce que coule une encre silencieuse, criant aux yeux aveugles des marionnettes sourdes-muettes, les péchés de la vie malsaine des êtres humains, qui ne savent plus se reconnecter aux fils positifs et se ressourcer aux vertus des valeurs humaines, celles du temps de nos aïeux.
Parfois, il me vient à l’esprit qu’en tant que spectatrice du déclin de nos sociétés, que je suis désabusée, que mon cerveau ne coordonne plus aucun sens, aucun membre, aucun organe, et je me sens aussi complètement altérée psychologiquement autant que l’est notre monde ! Ma seule consolation : me cacher dans l’illusoire et je m’imagine refaire le monde dans mes nuits insomniaques et puis sans résultat concret, (comment peut-on palper du rêve ?) je me rends à l’évidence qu’il y a contradiction et du coup, j’en ai marre de peindre des matins roses, que je voulais offrir à une génération désorientée, aux aurores violées, souillées, à cette jeunesse au bord du gouffre qui tourne en rond ou bien dos aux murs tagués, espérant peut-être écraser la chaleur d’une oppression arbitraire soufflant le froid sur son âme déjà prête à prendre son envol. Dois-je serrer les dents parce que l’impuissance est maîtresse geôlière de tous les sens et des droits de l’humanité ?
Pendant toute la traversée de mon existence, je me suis armée chaque jour de ce que Dieu m’a donné, ce courage de me dresser contre ce mal de la chute de l’homme. Ne me suis-je pas justifiée d’une manière ou d’une autre, par engagement, déclamation où ma plume est mon arme, lors de mes nuits insomniaques, quand celle-ci coule de l’encre rouge pour scripter ce qui ne convient qu’au bon sens et scruter droit devant avec une attitude plus scientifique, le temps qui passe rythmé par le tic-tac de l’horloge témoin !
J’ai alors stocké tous ces enseignements dans le labyrinthe de ma mémoire et j’ai laissé parler les héros de l’amour engagé dans tous les sens du terme pour indexer toutes ces guerres, toutes ces addictions maléfiques, qui mettent en danger des vies innocentes. Personne n’a le droit de vie ou de mort sur un être humain ! Lui a-t-on laissé le choix à cette lignée qui vacille, perdue dans les dépendances ? Qu’allons-nous lui laisser si ce n’est un avenir incertain et hypothétique ?
Mais Grand Dieu ces hommes et ces femmes de demain, ce sont nos enfants à tous !
S. R.
Alger, le 16 mars 2023
Un poème de Khalice Jade
TÉMOIN DE MON TEMPS
Je suis une passagère du temps
Sous la pluie, la neige et le vent.
L’histoire se déroule devant moi.
Comme la chute des empires et des rois,
REFRAIN :
TÉMOIN DE MON TEMPS
Je voyage à travers les époques,
Les âges sans équivoques,
Enfant des guerres et colombe de la paix,
Je suis l’espoir des peuples opprimés,
REFRAIN :
TÉMOIN DE MON TEMPS
Je suis nouvelle techno.
Spectateur de l’évolution de l’homo
Sous la pluie, la neige et le vent,
Je voyage en apprenant
REFRAIN :
TÉMOIN DE MON TEMPS
J’emporte avec moi des histoires
Racontées en veillées dans le noir.
Je suis la preuve de la force de l’instant,
Juste rappeler que rien n’est constant.
REFRAIN :
TÉMOIN DE MON TEMPS
Je suis une voyageuse qui serpente
J’explore l’inconnu qui me hante,
À travers la durée et l’espace se déroulant,
Les secrets d’un monde changeant.
REFRAIN :
TÉMOIN DE MON TEMPS
Je suis le soleil et la lune éclairant,
Transformant le paysage en le stimulant
Je suis une passante tout simplement
Sur terre quelques hivers, quelques étés, quelques printemps…
REFRAIN :
TÉMOIN MON TEMPS.
Chanson de Saliha Ragad alias Khalice Jade
Texte de Saliha Ragad alias Khalice Jade.
Texte protégé par Onda@dz.SRKJ 22
Alger le 05 mars 2023