En dépit de ses graves problèmes internes, l’Éthiopie est en passe d’assurer sa sécurité alimentaire notamment dans certaines régions touchées par les violences et la guerre civile. La ministre de la Planification et du développement, Fitsum Assefa, a indiqué que grâce aux réformes agraires mises en place ces dernières années, l’Éthiopie deviendra exportatrice de blé dès cet été.
Le pays s’attend en effet à des récoltes excédentaires cette année, qui lui permettront d’exporter son blé. Fitsum Assefa a précisé que le « programme complexe de réformes structurelles » engagé par l’Éthiopie (Green Legacy) a permis, outre de planter plus de 25 milliards d’arbres en seulement quatre ans, de lancer la culture du blé à grande échelle, en misant notamment sur la modernisation de ses systèmes d’irrigation. L’objectif étant de produire 52 millions de quintaux de blé supplémentaires, comme le rapporte l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Le pays entend ainsi diminuer ses importations, qui ont explosé sous la pression d’une demande intérieure forte. De fait, durant l’exercice 2020-2021, l’Éthiopie était devenue le premier importateur de farine de blé d’Afrique subsaharienne, avec 300 000 tonnes acquises principalement de Turquie et d’Inde. Frappée par plusieurs famines dans les années 1980, l’Éthiopie avait de nouveau suscité l’inquiétude dans le sillage du conflit du Tigré. Après 15 mois de conflit, près de 40% des Tigréens souffraient d’un manque extrême de nourriture, expliquait ainsi l’Onu en janvier 2022. La cessation des hostilités avait cependant permis aux premiers convois alimentaires de ravitailler la région.