Le Capitaine Ibrahim Traoré, Chef de l’État du Burkina Faso, Président de la transition, s’est montré ferme à l’occasion de son premier grand entretien du 3 février 2023, au cours duquel il a abordé plusieurs questions dont la question sécuritaire.
Le président de la transition a évoqué d’emblée l’état d’engagement des forces armées Burkinabè sur le terrain contre les milices et autres groupes terroristes qui opèrent notamment dans le nord du pays. Se voulant rassurant, il a indiqué que l’armée est plus que jamais déterminée à éradiquer le terrorisme, quand bien même cela lui en coûtera. « Il y a encore plus de tonus à aller de l’avant. Ce sera dur, mais ce ne sera pas pour longtemps », a-t-il précisé.
Très ferme, il a rappelé qu’« il n’y a pas de négociation avec des gens qui assassinent des citoyens désarmés », estimant que « la souveraineté et la laïcité du Burkina ne sont pas négociables ». Cependant, il a laissé entendre qu’il reste disponible à accueillir « ceux qui veulent déposer les armes ».
Le Capitaine Ibrahim Traoré a en outre fait savoir son souhait d’améliorer le format des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). « Les VDP, ce ne sont pas nous qui les avons créés. Nous souhaitons améliorer la version des VDP », a-t-il indiqué.
À propos de la liberté de la presse, le Président de la transition a souligné que la communication de son gouvernement est tout sauf du musèlement : « Ce n’est pas du musèlement, c’est une phase de nos opérations (…) On aura besoin des journalistes de guerre pour relater ce qui se passe sur le terrain. Nous n’avons pas l’intention de leur retirer cette liberté de presse ».
Toutefois, il a rappelé que nous sommes en guerre. Par conséquent, « nous devons avoir cette technique de communication de galvaniser les Hommes sur le terrain », a-t-il estimé.
Dans ce sens, il a annoncé, pour « bientôt », l’opérationnalisation d’un centre d’appel pour toute dénonciation parce que selon lui, « il y a des gens qui ne voient que l’obscurité ; ils ne voient pas la lumière ». Le déploiement de l’armée sur le terrain, si l’on en croit le Chef de l’État, n’est nullement à remettre en cause. « L’armée est déployée partout. Il n’y a pas de distinction » (d’ethnie ni de religion).
Libération des 62 femmes à Arbinda
Revenant sur la libération des 62 femmes et des 4 bébés dans la localité d’Arbinda, le Président s’est montré suspicieux : « Une chose est sûre, c’est qu’il y a quand même un flou autour de la question ».
Et de rappeler aux gouvernements étrangers que son pays est libre de se fournir en armes là où ça l’arrange : « Nous sommes là pour une mission, c’est la sécurité, a-t-il dit. Si on ne veut pas nous permette d’acquérir de l’équipement dans tel pays, on ira ailleurs. On a pris ce risque parce que nous avons des idéaux ; nous avons un rêve pour ce pays ». Il a par ailleurs indiqué être certain de la victoire finale : « La victoire est certaine, le pays retrouvera son calme d’antan.
Notons enfin que le Capitaine Traoré a formellement nié la présence au Burkina Faso de l’agence privée de sécurité russe Wagner.
L. C.