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Zones d’ombre à El Karimia : quand le laisser-aller règne en maître

Les habitants du hameau Soualah, à El Karimia, dans la wilaya de Chlef, ne savent plus s’ils doivent en rire ou en pleurer. La cause de leur désappointement : le fameux projet de raccordement en potable de leur douar qu’ils attendent vainement depuis quatre ans.

Il faut dire que, dès les débuts du lancement dudit projet, un tas d’entraves et de problèmes épineux a empêché l’avancement des travaux exécutés par l’entreprise privée de travaux publics « Azzaiez Mohamed ». D’abord, le démarrage du chantier a été retardé d’une année mais, une fois que le projet a démarré, les propriétaires des terrains par où passe la conduite principale ont émis de vives protestations, allant jusqu’à provoquer l’arrêt des travaux. Après cet épisode houleux, il a fallu attendre cinq mois pour que le projet redémarre. Mais pas pour longtemps car, lorsque la conduite d’amenée est arrivée devant leurs habitations, les gens de Soualah ont prétexté du sous-dimensionnement des conduites de distribution d’eau. Selon eux, le débit d’eau sera faible avec ce réseau.

Et encore une fois, « le projet du siècle » s’arrêta pour plusieurs mois. Le service technique de la direction des Ressources en eau a finalement réagi pour trouver une solution à ce problème car les habitants avaient raison.

Et voilà que les travaux reprennent pour atteindre un taux de réalisation de 75% en incluant la réalisation du réservoir d’eau d’une capacité de 5000 mètre-cubes. Mais cette fois-ci, l’entrave vient de la part des services étatiques. Le CTH – ou contrôle technique des travaux hydrauliques – a longtemps tardé pour approuver les travaux exécutés par l’entreprise au niveau du réservoir d’eau afin de permettre d’achever la suite des travaux. Aussi, il a fallu   attendre du mois d’août 2022 jusqu’au mois de novembre 2022 pour obtenir l’accord du service technique précité.

Après cela, les habitants du hameau Soualah ont poussé un ouf de soulagement, entrevoyant avec beaucoup d’optimisme la suite des événements. Effectivement, l’entreprise détentrice du marché a enchaîné ses activités avec le raccordement des foyers au réseau. Mais voilà que le démon du travail bâclé refait surface puisque, juste avant la fin des travaux d’exécution du projet, il a été signalé que quelques foyers ont été « oubliés ». Les habitants « zappés » n’ont pas tardé à protester au niveau de la daïra et de la commune, exigeant qu’ils bénéficient eux aussi de l’eau potable.

Et devinez quelle fut la réponse du maire : « L’entrepreneur a consommé tous les quotas de brides et tuyauteries et on ne pourra pas l’obliger à faire d’autres branchements ».

Même son de cloche au niveau de la daïra qui soutient mordicus la même excuse.

Les citoyens « oubliés » ne savaient à quel saint se vouer.

Après maintes réclamations et malgré le fait que les protestataires habitent le même douar,  il a fallu attendre l’intervention du directeur des Ressources en eau de la wilaya de Chlef pour régler le problème.

On a découvert que l’entreprise a effectué des branchements sans aucun suivi par les services des Ressources en eau ou des représentants de l’APC. On a constaté aussi que l’entrepreneur a effectué des raccordements pour des habitants qui ne dépendent pas du hameau concerné, ce qui créé beaucoup de problèmes.

En attendant que l’eau coule dans les robinets des maisons de Bocca Soualah, les habitants de ce douar espèrent ne pas être confrontés à d’autres casse-têtes. Ils continuent cependant  à payer mille dinars le contenu d’une citerne d’eau auprès des colporteurs.

Mostefa Mostefaï

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