Moudjahidine, enseignants et chercheurs universitaires, cadres et retraités de différents secteurs, scouts, collégiens, lycéens et citoyens de différentes catégories sociales, tous ont tenu à répondre présent à l’invitation du directeur de la maison de jeunes « Frères Mekatli » d’Ouled Ben Abdelkader. Et pour cause, l’événement en valait la peine : c’est la présentation du livre « De Ziadnia au camp du Larzac, mon engagement dans la révolution » par son auteur, le moudjahid Djlali Badni.
Dans une note introductive, M. Abdelkader Ham, enseignant universitaire qui a recueilli et transcrit le témoignage du moudjahid, a évoqué les circonstances l’ayant amené à réaliser ce travail, rappelant les objectifs qu’il s’est assignés, entre autres, l’écriture de l’histoire d’Ouled Ben Abdelkader et sa région.
L’orateur a indiqué par ailleurs que plusieurs chantiers ont été initiés dans ce domaine par les éditions « Les Presses du Chélif » qui publiera, très prochainement, deux titres traitant de l’histoire de la région du centre-ouest et d’El Asnam en particulier.
Prenant la parole, l’auteur de l’ouvrage a retracé brièvement sa vie avant, pendant et après la guerre de libération nationale, précisant que l’essentiel de son action militante s’est déroulé en France où il a émigré au début des années 1950. Le moudjahid s’est illustré notamment par la fourniture d’argent et surtout quantité d’explosifs et de bombes artisanales aux fidaïs du FLN. M. Badni a évoqué la lutte féroce entre les éléments du FLN et ceux du MNA qui a provoqué nombre de victimes des deux côtés.
Il a ensuite rappelé comment, après dénonciation, la police française s’est mise à sa recherche pour l’arrêter finalement au bout de plusieurs mois de filature. Condamné à une peine de prison de plusieurs mois, il est transféré à la fin de sa peine au camp du Larzac où à son arrivée se trouvaient déjà plus de 3700 prisonniers.
A sa libération, en avril 1962, il est refoulé en Algérie où il se fit recruter comme enseignant d’arabe par cheikh El Boudali ElFarissi. Au mois d’octobre de la même année, il est affecté comme enseignant à Menaceur, ex-Marceau, après sa réussite au concours de recrutement d’enseignants.
Tout le reste de son témoignage est fidèlement consigné dans son livre.
Lors du débat organisé à cette occasion, nombreux ont été les présents à prendre la parole pour remercier le moudjahid pour son admirable travail de mémoire, qui enrichira, selon l’expression de l’un d’eux, « la bibliothèque de l’histoire d’Ouled Ben Abdelkader et toute sa région ».
Un intervenant a souhaité que tous les moudjahidine encore en vie puissent témoigner des immenses sacrifices qu’ils ont consentis pour que l’Algérie retrouve son indépendance. Il a par la même occasion félicité le directeur de la maison d’édition « Les Presses du Chélif » ainsi que le rédacteur du témoignage pour l’intérêt qu’ils accordent à l’écriture de l’histoire.
Signalons que nombre d’intervenants ont déploré l’absence des responsables et élus locaux, pourtant officiellement invités à la conférence.
La rencontre s’est achevée par la dédicace du livre par son auteur. Beaucoup de présents ont espéré que pareille initiative se répète à Ouled Ben Abdelkader, dont la population était en majorité acquise aux idéaux de la révolution.
L. C.