Ce mercredi 7 décembre, la revue française spécialisée « Prescrire » a publié son bilan 2023 des médicaments à écarter des soins. Ce sont au total 107 molécules. Plusieurs de ces médicaments -et leur générique- sont commercialisées en Algérie.
Pour « Prescrire » les molécules en questionprésentent une balance bénéfices-risques défavorable « dans toutes les situations cliniques où elles sont autorisées ». Autrement dit, ce » sont des médicaments « plus dangereux qu’utiles ». La revue dont la majorité des articles sont rédigés par des professionnels de santé, explique au cas par cas, et pour chaque classe thérapeutique, pourquoi les balances bénéfices-risques sont défavorables. L’objectif de cette liste est d’aider les professionnels de santé à choisir « des soins de qualité » et d’éviter de faire courir aux patients « des risques disproportionnés ».
Parmi les 88 médicaments déconseillés, certains sont largement répandus, comme le Maxilase ou la Rhinadvil, fréquemment utilisés contre les maux de gorge, mais qui peuvent exposer à des troubles allergiques ou cutanés parfois graves. Le Smecta, fréquemment employé en cas de reflux gastro-osophagien, est déconseillé en raison de pollution naturelle au plomb. La revue spécialisée préconise d’utiliser plutôt du Gaviscon. Le Voltarène, souvent employé pour calmer des inflammations ou des douleurs exposerait « à un surcroit d’effets indésirables cardiovasculaires » par rapport à d’autres anti-inflammatoires « aussi efficaces ».
Par ailleurs, trois nouveaux médicaments ont fait leur entrée dans la liste des médicaments à éviter, compte tenu de leurs effets indésirables « disproportionnés » par rapport à l’efficacité apportée. Parmi eux, une poudre contenant des protéines d’arachide (Palforzia), utilisée en cas de désensibilisation en cas d’allergie à l’arachide, qui augmenterait « la fréquence des réactions allergiques à l’arachide dans la vie quotidienne des patients ».
Autre médicament déconseillé, le Roxadustat (Evrenzo), utilisé pour traiter l’anémie liée à une insuffisance rénale chronique. Alors qu’il ne présente pas plus d’efficacité qu’un autre traitement disponible, il semble augmenter la mortalité chez certains patients. Les effets désirables sont aussi plus importants.
Enfin, la teinture d’opium (Dropizal), utilisée dans les diarrhées sévères, cette « soupe » de divers constituants du pavot n’apporterait pas « d’avantage clinique par rapport au lopéramide (Imodium), un opioide commercialisé seul dans cette situation ».
La liste complète des médicaments concernés est téléchargeable sur le site internet de la revue Prescrire (https://www.prescrire.org/fr/3/31/65996/0/NewsDetails.aspx).
L. C.