Après un printemps anormalement chaud et un été des plus torrides, le niveau des barrages et des nappes phréatiques a fortement baissé, suscitant quelques inquiétudes, amplement justifiées d’ailleurs, chez la majorité des agriculteurs algériens.
Les dernières pluies ont néanmoins redonné un regain d’espoir pour les travailleurs de la terre qui ont repris illico presto les travaux champêtres. Les céréaliculteurs en premier dont les cultures dépendent quasi-exclusivement de la pluie, en particulier ceux dont les terres sont situées sur les piémonts et loin des réseaux d’irrigation. Pour les autres, c’est-à-dire ceux dont les parcelles de terre sont traversées par des canaux d’irrigation ou proches des oueds, l’inquiétude est moindre.
C’est le cas d’Abdelkader Benyamina d’Ouled Ben Abdelkader qui exploite plusieurs hectares du côté de l’oued Sly. Débonnaire, cet agriculteur de père en fils fait remarquer que les dernières chutes de pluie qui se sont abattues sur la région d’Ouled Ben Abdelkader ont suffi pour que les agriculteurs se mettent au travail pour une nouvelle saison de labours et de semailles. « La récolte très moyenne de l’année dernière serait derrière cet engouement sans égal des fellahs car, contrairement aux années précédentes où l’on attendait à ce que la terre se rafraichisse pour commencer les travaux, cette année, la campagne labours-semailles s’est effectuée à temps », a-t-il expliqué. Et de rappeler qu’il a engagé les travaux de labours-semailles avant même qu’il ne pleuve : « J’ai commencé par semer l’avoine puis l’orge. Mes parcelles sont mitoyennes de l’oued de provenance du barrage Sidi Yacoub, et en cas de manque d’eau pluviale, je pourrais irriguer à partir de la rivière ».
De son côté, Hakim Achour, céréaliculteur dans la même région, « il ne faut pas attendre qu’il pleuve pour commencer les labour-semailles. En principe dès que la saison des labours pointe le nez, le travail est aussitôt engagé ».
Il rappelle que l’année passée a donné une leçon inoubliable à la plupart des agriculteurs du moment que ces derniers ont attendu très longtemps, certains jusqu’au mois de janvier, pour commencer à labourer faute de pluies. Ce qui n’a pas été sans conséquence sur les récoltes. Selon M. Achour, la plupart des cultivateurs ont été surpris par les chutes de pluie interminables qui les ont contraints à attendre plus d’un mois pour que la terre sèche. « Pour ce qui est de mon cas, ajoute-t-il, j’ai pris l’habitude de commencer au début du mois de novembre quoiqu’il arrive. Cette année a l’air d’être prometteuse », conclut-il.
Il faut dire que l’irrégularité des précipitations est une des caractéristiques du climat de notre pays. Parfois, il pleut à torrents, ce qui provoque des inondations à n’en plus finir et des dégâts conséquents, tant pour les cultures que pour les infrastructures. D’autres fois, c’est la sécheresse qui sévit une bonne partie de l’année, entrainant des pertes sèches pour les exploitants agricoles qui n’arrivent souvent pas à récupérer l’argent investi dans leurs champs.
Abdelkader Ham