Par Hamid Dahmani
Les philatélistes sont des collectionneurs avertis, ils regorgent d’idées quand ils exposent leurs thématiques postales sur des panneaux dans les salons auxquels ils sont conviés. Ce sont les meilleurs amis de la poste, ce sont aussi ses parfaits ambassadeurs, plus précisément lorsqu’ils mettent en valeur les timbres émis par cette vieille institution postale. Le timbre-poste algérien est une œuvre artistique miniature façonnée par une équipe d’artistes qui le créent pour la postérité.
La philatélie est un art de la collection et de l’étude des timbres-poste. Aussi, les philatélistes sont souvent sollicitées par les institutions pour animer et exposer leurs collections lors à l’occasion des semaines culturelles ou des journées nationales afin de sensibiliser les visiteurs sur l’histoire passée et contemporaine et partager avec eux leurs connaissances. Hélas, aussitôt le programme de ces journées portes ouvertes sur la culture terminé, acteurs et organisateurs se quittent avec force salamalecs et des embrassades. Ces décisionnaires font la sourde oreille et minimisent le travail exécuté par les participants engagés qui ont concrétisé l’événement avec passion et un travail soigné. Les ingrats ont toujours fait fi du travail effectué par les collectionneurs, Preuve en est, ils les dédaignent pour ne pas dire ils les méprisent et cela se voit dans les misérables cachets ou les « gratification » qui leur reviennent pour la prestation fournie. Dans ce contexte, il y a proverbe populaire qui dit : « Moi, je vous dis Monsieur, et vous, respectez-moi à ma juste valeur ». Ce dicton tiré de notre terroir qui dénonce l’ingratitude et la non-reconnaissance de certains commis zélés qui ignorent les droits des autres alors qu’ils sont censés respectés la réglementation en vigueur. Au contraire, ils se cachent derrière leur petit travail tranquille sans soucier de ce qu’il advient aux autres. Ces rond-de-cuir ont toujours mégotés avec leurs interlocuteurs pour faire des économies en bout de chandelles à leurs employeurs, juste pour ne pas engager de dépense d’argent et priver des exposants qui méritent des encouragements.
Les philatélistes et les autres collectionneurs se plient en quatre quand ils sont sollicités pour collaborer pleinement avec les organisateurs des journées culturelles. Mais, en fin de compte, et presque à chaque fois, l’attente et la considération du philatéliste se termine en désillusion.
En réalité, la date du neuf octobre fêtée annuellement par l’Union postale n’a jamais apporté de neuf pour les exposants de cette philatélie trop désuète. Lorsque l’on négocie avec le responsable chargé de l’organisation, il répond toujours que, cette fois-ci, il n’a pas les moyens financiers pour rétribuer ou acheter des petits cadeaux pour les participants, et que la prochaine fois il ne les oubliera pas, qu’il leur revaudra ça une autrefois.
Quand le philatéliste est un peu trop grincheux et exigeant, « il y a sa copie dans le souk ». Il est alors évincé illico presto et remplacé par un autre concurrent « moins disant », même si ce dernier est insuffisant dans le métier. Le travail bien réfléchi n’a jamais été l’apanage des tire-aux-flancs. D’ailleurs que le travail soit parfait ou qu’il soit imparfait, ce n’est pas cela qui compte chez les expéditeurs expéditifs de cette passion qu’est la philatélie.
H. D.