Chauffeurs et receveurs des bus urbains privés ne sont plus à la hauteur de leurs missions. D’ailleurs, ils ne l’ont jamais été, de l’aveu de la majorité des usagers. En cause, leur comportement agressif et les propos, souvent blessants, qu’ils adressent à leurs clients
A Chlef, le mécontentement des usagers va grandissant envers les transporteurs privés qui, pour on ne sait quelles raisons, se comportent de manière vulgaire, indécente et parfois à la limite de l’agressivité. Ainsi, à la cité des 2000 logements AADL Hassania, dans la ville de Chlef, les habitants déplorent la mauvaise qualité des prestations proposés par les chauffeurs de quelques minibus desservant la localité à partir de la station située au centre de la ville.
Pour gagner plus de « clients », ils s’adonnent à des courses-poursuite et des dépassements dangereux pour les usagers. Que ces derniers soient âgés, jeunes, malades ou écoliers, peu importe pour eux, l’essentiel est de faire « le plein » de passagers. Roulant à vive allure, les conducteurs de ces bus, des tacots à vrai dire, se livrent une guerre sans pitié. Ils se pointent aux arrêts sans tenir compte des horaires, de la programmation des dessertes et sans égards pour leurs collègues qu’ils considèrent, avant tout, comme des concurrents à abattre, leur chiper les clients… Ils font également poireauter les usagers des minutes durant sous un soleil de plomb en attendant que le bus se remplisse « à ras bord ».
Et si par malheur un passager ose réclamer quoi que ce soit, prétendre qu’il est en retard ou qu’il interpelle le chauffeur pour qu’il démarre, receveur et conducteur, comme un seul homme, sont là pour lui faire entendre des mots vulgaires et des expressions pas très gentilles. Ce comportement malsain n’est pas le seul à inquiéter les voyageurs : à cela s’ajoute le vacarme assourdissant provoqué par un klaxon à réveiller les morts, les manœuvres dangereuses sans oublier la tenue vestimentaires des receveurs et des conducteurs, et qui nécessite à être revue par les responsables des transports au niveau de la wilaya. Les voyageurs n’ont pas tort lorsqu’ils revendiquent les véhicules de l’Entreprise de Transport Urbain de Chlef (ETUC) en reconnaissance pour le respect dont jouit l’usager de bus « bleus » comme les dénomment la plupart des gens.
À vrai dire, le voyage dans les bus relevant du secteur étatique est rassurant car les chauffers sont instruits de ne pas rouler à des vitesses exagérées, de même qu’il est exigé un comportement exemplaire des préposés de l’entreprise. Le conducteur s’occupe de son volant et le receveur vend les tickets et veille à la sécurité des voyageurs à chaque montée et à chaque descente, ce qui est inexistant dans le secteur privé. Un passager que nous avons croisé en train de descendre d’un bus « bleu » à Hassania, affirme qu’il est devenu quasiment insupportable de voyager avec les énergumènes qui gèrent les bus privés : « Il est préférable de prendre taxi à 300 DA que de se risquer à emprunter un de ces minibus de la mort ».
A la question de savoir s’il leur préfère les bus de l’État, il répond sans aucune hésitation qu’il est plus que jamais temps de songer du côté des services concernés à renforcer l’ETUC en la dotant de nouveaux bus et de lui confier un maximum de dessertes.
Selon les propos recueillis au milieu des usagers des moyens de transport relevant du secteur privé, les responsables du transport doivent intervenir immédiatement pour mettre un terme aux agissements néfastes des transporteurs du secteur privé à l’échelle de la wilaya.
Abdelkader Ham