La Directrice générale de l’UNESCO a déploré ce mercredi la mort d’Arshad Sharif, journaliste pakistanais, mort sous les balles de la police kenyane. « Il est crucial que l’enquête ouverte par les autorités kenyanes soit approfondie, transparente et fasse la lumière sur les mobiles de ce meurtre, afin d’appliquer les poursuites appropriées ».
Selon un rapport de police, la voiture transportant Sharif et un autre homme a été touchée par neuf balles dans la soirée du dimanche 23 octobre, alors qu’elle passait un barrage routier improvisé dans une zone isolée située à environ 40 km de Nairobi. Le rapport ne dit pas qui est à l’origine des coups de feu, mais précise que la voiture a continué sa route jusqu’à arriver à la maison d’un autre citoyen pakistanais. Là, le décès de Sharif a été constaté, avec « une blessure par balle à la tête qui avait pénétré par l’arrière« . Le rapport ajoute qu’au moment des faits, la police recherchait une voiture volée et une personne qui venait d’être enlevée. Mais il n’explique pas quel est le lien avec la mort de Sharif.
Ancien présentateur de l’émission télévisée Powerplay sur la chaîne ARY News, Arshad Sharif a quitté le Pakistan en août, visé par un mandat d’arrêt pour « appel à la haine contre l’armée ».
Audrey Azoulay a également demandé une enquête sur la mort du journaliste Orédjé Narcisse au Tchad. Orédjé Narcisse, qui travaillait pour Radio Cefod, une station de radio privée, a été abattu près de son domicile alors qu’il se rendait au travail. Son meurtre a eu lieu lors des affrontements opposant manifestants et forces de sécurité de la ville.
La Directrice générale de l’UNESCO a aussi condamné le meurtre du journaliste Rafael Emiro Moreno en Colombie. Elle exige l’ouverture d’une enquête sur le meurtre du journaliste, abattu dans la ville colombienne de Montelíbano dans la nuit du 16 octobre.
Militant communautaire et directeur de l’entreprise de médias numériques Voces de Córdoba, Moreno, a été assassiné devant un fast-food dont il était propriétaire. Il était sous protection policière depuis 2019 après avoir reçu des menaces de mort pour ses reportages sur la corruption et les groupes armés illégaux.
Il est à rappeler que plusieurs autres journalistes ont été assassinés durant l’année 2022. Il s’agit des journalistes mexicains Alejandro Arriaga, Allan González, Armando Guerrero, Ernesto Méndez, Lino Flores et Antonio de la Cruz ; des journalistes pakistanais Iftikhar Ahmed et Ishtiaq Sodharo ; du journaliste Bangladeshi Hashibur Rahaman Rubel ; du journaliste congolais (RDC) Michel Hangi ; du journaliste équatorien Gerardo Delgado ; du journaliste vietnamien Do Cong Duong et du journaliste Aye Kyaw du Myanmar.