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Guerre contre la Syrie : quand le choléra et Israël se mettent de la partie

Reena Ghelani, directrice des opérations et du plaidoyer au Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a sonné l’alerte devant l’épidémie de choléra due au manque d’eau qui accable la population syrienne.

Une épidémie de choléra se répand en Syrie, exacerbée par le sévère manque d’eau. Plus de 24.000 cas ont été répertoriés dans les 14 gouvernorats et 80 personnes en sont mortes. « Cette tragédie n’est en rien une surprise », a déclaré Reena Ghelani devant le Conseil de sécurité. « Des millions de personnes manquent d’accès à l’eau potable et le système de santé a été dévasté par plus de dix ans de conflit ».

Des pluies insuffisantes et inégalement réparties, une sévère sécheresse, le bas niveau des eaux de l’Euphrate, et les dommages infligés aux infrastructures ont ensemble contribué à cette flambée épidémique. Entre août et octobre, un million d’habitants de la ville d’Al Hasakeh, et 185.000 autres dans un quartier d’Alep ont été privés d’eau potable. Une situation qui, selon elle, ne pourra que s’aggraver en décembre qui devrait connaître des températures supérieures à la normale et des précipitations trop faibles. 

« L’équation est simple. Lorsque les gens boivent la même eau contaminée qu’ils utilisent pour irriguer leurs champs, et lorsqu’ils n’ont pas assez d’eau pour pratiquer une hygiène minimale, les maladies se développent et menacent la santé, voire la vie des personnes, particulièrement des enfants », a résumé Reena Ghelani, rappelant par la même que l’ONU et ses partenaires sonnent depuis un an l’alerte sur la crise de l’eau en Syrie.

Le plan de réponse au choléra, échelonné sur trois mois et coordonné par l’ONU, nécessite 34,4 millions de dollars pour assurer les services de santé de 162.000 personnes et fournir eau, assainissement et services d’hygiène à 5 millions de Syriens.

Bombardements israéliens

Au choléra s’ajoutent les dangers, même durant les accalmies des combats, des munitions non explosées dont les deux tiers des victimes sont des enfants, et une crise alimentaire aggravée par les plus faibles récoltes depuis le début du conflit.

Reena Ghelani a indiqué que les familles ne pouvaient plus s’offrir aujourd’hui que 15% des rations alimentaires qu’elles avaient les moyens d’acheter il y a encore un an. Beaucoup vivent encore dans des tentes à l’approche de l’hiver, et le nombre de personnes nécessitant une aide saisonnière a augmenté de 30% depuis l’année dernière. 

La haute responsable onusienne a souligné l’importance de lever les obstacles aux convois humanitaires : « Si l’autorisation de passage d’aide humanitaire par la frontière n’était pas renouvelée au cœur de l’hiver et au milieu de la riposte au choléra, des millions de personnes seraient privées de secours dans le Nord-Ouest de la Syrie, là où on l’attend le plus ».

Il faut ajouter qu’à toutes ces difficultés majeures conséquentes à la guerre déclarée contre la Syrie par les régimes arabes, Israël, les États Unis et la Turquie, les bombardements quasi-permanents de sur différentes parties du territoire syrien, essentiellement Damas et sa périphérie. Ces opérations de guerre sont menées par l’aviation et de l’artillerie israéliennes.

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