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Ouled Ben Abdelkader : une commune au statut de douar

Ouled Ben Abdelkader est l’une des plus anciennes communes de la wilaya de Chlef. Sa population qui dépasse les 26 000 habitants recèle un potentiel juvénile très important dont la majorité écrasante vit du travail de la terre, de l’artisanat et des activités commerciales et de service.

Bien qu’elle jouisse du statut de chef-lieu de daïra, Ouled Ben Abdelkader demeure assez pauvre en matière d’équipements et structures, en particulier dans le secteur de la jeunesse et des sports où, présentement, c’est l’indigence totale. Le stade municipal en terrain synthétique est actuellement fermé suite au forfait de l’ORBOF qui, par manque de moyens, a décidé de se retirer de la compétition. L’équipe phare de football qui participait à l’animation du village a été suspendue, il y a une année, par la ligue régionale de football de Blida. L’association d’athlétisme qui a réalisé de très bonnes performances est livrée à elle-même faute de subventions et de soutien de la part des Collectivités locales.

En termes d’activités culturelles, cela fait bien longtemps que la ville d’Ouled Ben Abdelkader n’a connu un événement dans ce sens. Le dernier en date remonte à l’année 2013 à l’occasion de la tenue de la « waada » de « R’jel Sly » qui tient lieu, selon ses initiateurs, de festival local annuel.

Autrefois dans les années 1970 et jusqu’au début des années 1990, la maison de jeunes à Ouled Ben Abdelkader –en fait un modeste local dépourvu de toutes commodités– organisait des soirées musicales où des groupes de chanteurs venaient de partout pour égayer les villageois de belles chansons et de beaux morceaux de musique moderne et traditionnelle.

Des structures à l’abandon

L’association culturelle locale d’autrefois a pu réunir toutes les potentialités des jeunes sous l’égide de l’Union Nationale de la Jeunesse Algérienne. Elle a surtout initié différentes actions culturelles au profit de la jeunesse de l’ensemble de la commune.

Il existait aussi une troupe de théâtre qui participait même aux rendez-vous culturels à l’échelle nationale. La troupe était composé d’éléments du cru pour la plupart issus des établissements scolaires et de formation.

Où on en est de nos jours ? Autrefois, la commune possédait une salle de cinéma qui projetait des films pour tous les goûts ; une multitude de clubs sportifs prenaient en charge les jeunes talents ; les activités culturelles étaient programmées chaque semaine pour ne pas dire quasi-quotidiennement…

L’unique équipe de football renfermait de bons éléments pétris de beaucoup de qualités physiques et techniques. Avec le peu de moyens financiers et logistiques, tout allait à merveille contrairement à ce qui se passe de nos jours où rien n’incite à l’optimisme. En effet, il faut signaler que des infrastructures juvéniles sont abandonnées, des bibliothèques sont fermées, des clubs sportifs amateurs sont dissouts… et des centaines de jeunes villageois n’ont d’autres occupations que de flâner à longueur de journée.

Les jeunes livrés à eux-mêmes

Un sondage effectué dernièrement dans le milieu des jeunes renseigne sur le marasme dans lequel vit le citoyen d’Ouled Ben Abdelkader : la majorité des interviewés dit regretter le temps passé, certains nous ont dit ouvertement que leur présent n’est pas à la hauteur de leur passé.

Conclusion : Les habitants d’Ouled Ben Abdelkader sont dans le besoin pressant de se divertir. Il n’y a pas très longtemps, de jeunes gens ont tenté de reprendre la célébration de la « waada » de « R’jel Sly » qui se tenait régulièrement par le passé dans la commune. Ils affirment qu’ils sont déterminés à rendre au village son visage radieux d’autrefois. Pour eux, ce ne sera que le commencement d’un vaste mouvement culturel qui, espèrent-ils, fera sortir la région du profond marasme dans lequel elle a été plongée.

Abdelkader Ham

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