Il a été déterminé « de manière concluante » que l’assassinat de la journaliste palestinienne Sherine Abou Aqleh était « un ciblage direct » d’un membre de l’armée d’occupation sioniste en mai dernier à Jénine, a indiqué lundi, le ministère public palestinien, exprimant son « étonnement » concernant les résultats de l’enquête de la partie américaine liés à l’examen technique de la balle.
Sherine Abou Aqleh, 51 ans, a été exécutée le 11 mai dernier par un tir de l’armée d’occupation sioniste alors qu’elle couvrait des affrontements dans le camp de Jénine en Cisjordanie occupée, tandis que son collègue Ali Samoudi avait été blessé.
Il a été déterminé « de manière concluante » que l’assassinat de Sherine Abou Aqleh était « un ciblage direct » d’un membre de l’armée d’occupation sioniste stationné à cet endroit, et « prouvé sans équivoque qu’à l’heure du crime, il n’y avait pas de manifestations ou d’affrontements armés », a indiqué le ministère palestinien dans son communiqué, relayé par l’agence palestinienne de presse, Wafa.
Sur la base des enquêtes, l’entité sioniste porte l’entière responsabilité de l’assassinat délibéré de Sherine Abou Aqleh, a ajouté le ministère, affirmant que des procédures légales étaient en cours, pour poursuivre l’occupant devant les tribunaux internationaux.
Les conclusions des enquêtes du ministère public sur l’affaire de l’assassinat de Sherine Abou Aqleh, qui avaient été annoncées précédemment, « reposaient sur un ensemble de preuves irréfutables, qui comprenaient des rapports techniques, des examens et des témoignages oculaires », a précisé le ministère dans son texte.
« L’autorité compétente pour mener l’enquête légalement est le ministère public palestinien, et les résultats des enquêtes menées par d’autres organes ne sont pas juridiquement contraignants pour nous », a ajouté le ministère.
Selon le communiqué, les éléments de preuve comprenaient des rapports techniques relatifs à la balle extraite de la tête de Sherine Abou Aqleh, et indiquaient que « le projectile de calibre 5,56 était perforant et avait été tiré à une distance de 170 à 180 mètres avec une trajectoire de tir correspondant à l’emplacement de la concentration », de l’armée d’occupation sioniste.
Le ministère public a également fait savoir qu’il avait mené ses enquêtes « de manière indépendante » et avait informé la partie américaine du contenu des résultats obtenus qui a à son tour mené sa propre enquête distincte depuis le crime car la journaliste détenait la citoyenneté américaine.
L’Amérique, toujours de mauvaise foi
Afin de compléter les investigations, l’Autorité palestinienne a remis à la partie américaine, le projectile pendant 24 heures pour procéder à l’examen technique nécessaire par des experts américains mandatés à cet effet, et ce, sur demande officielle soumise par l’administration américaine, et approuvée par les autorités compétentes de l’État de Palestine.
« Comme nous l’avons annoncé précédemment, le projectile a été dûment restitué au ministère public, et il a été confirmé par nos experts techniques qu’il a été restitué dans le même état dans lequel il a été remis », a assuré le ministère dans son communiqué.
Toutefois, le ministère public palestinien a exprimé son « étonnement », concernant les résultats de la partie américaine liés à l’examen technique de la balle, qui faisaient état de « la présence de graves dommages au projectile », qui auraient empêché de parvenir « à une conclusion claire ».
« Les rapports techniques dont nous disposons confirment que l’état du projectile est compatible avec l’arme utilisée, en plus du fait que le ciblage d’Abou Aqleh, selon les preuves concluantes, était volontaire », a encore précisé le ministère, rappelant que l’exécution de la journaliste était documentée par des enregistrements vidéo, à travers des témoins oculaires et aussi le ciblage des personnes qui se trouvaient à côté et qui avaient tenté de sauver la journaliste.
Sherine Abou Aqleh a succombé à ses blessures à l’hôpital après avoir été touchée par balle. Elle avait travaillé pour plusieurs médias, avant de rejoindre Al Jazeera en 1997. Son exécution a suscité de vives condamnations palestiniennes et de la communauté internationale, outre les institutions et les organisations des droits de l’Homme qui ont dénoncé ce crime « odieux », tenant l’occupation sioniste « pleinement responsable ».