Les Palestiniens commémorent ce dimanche le 48e anniversaire de «la Journée du prisonnier», dans un contexte marqué par une intensification par les autorités d’occupation sionistes des campagnes d’arrestations et des agressions dans les territoires occupés, sur fond d’appels au calme et au respect des résolutions des Nations unies.
La Journée du prisonnier palestinien, le 17 avril, coïncide cette année avec une escalade sioniste sans précédent dans les territoires palestiniens notamment dans la ville sainte d’El-Qods, où l’occupant poursuit ses incursions et perquisitions dans plusieurs localités.
D’après le Club des prisonniers palestiniens, environ 400 Palestiniens ont été arrêtés par les forces sionistes depuis le début du mois d’avril. «Les campagnes d’arrestation actuelles équivalent au rythme enregistré au cours des mois d’avril et de mai de l’année dernière», a indiqué jeudi le Club, précisant que les cas d’arrestations ont été enregistrés dans tous les gouvernorats palestiniens depuis le début du mois d’avril, principalement dans la ville d’El-Qods et de Jénine.
La majorité des Palestiniens ont été harcelés, maltraités et torturés dès leur arrestation, selon la même source.
Et selon les institutions palestiniennes concernées par les affaires de prisonniers, environ 4.500 prisonniers palestiniens sont détenus dans les geôles des autorités sionistes, parmi lesquels il y aurait 34 femmes.
Les enfants ne sont pas épargnés par ces arrestations : selon les données du Club des prisonniers palestiniens, arrêtées à fin février dernier, environ la moitié de la population palestinienne est constituée d’enfants, et parmi eux, 160 ont été arrêtés par les forces sionistes sur les 4.500 prisonniers palestiniens.
Des enfants palestiniens sont détenus dans des prisons sionistes dans des conditions «difficiles», avait dénoncé le Bureau central palestinien des statistiques, à l’occasion de la Journée de l’enfant palestinien, célébrée le 5 avril de chaque année. Ils souffrent de conditions de détention «qui violent les règles du droit international et la Convention relative aux droits de l’Enfant», et sont également privés de leur droit à l’éducation, selon la même source.
Hypocrisie et lâcheté
En plus des arrestations, la Journée du prisonnier palestinien intervient au moment où les forces d’occupation sionistes mènent depuis vendredi des incursions dans l’esplanade de la mosquée d’Al-Aqsa à El-Qods occupée lors desquelles, quelque 160 Palestiniens ont été blessés, selon l’agence palestinienne de presse, Wafa, citant un bilan du Croissant rouge palestinien.
Des dizaines d’unités de la police de l’occupation ont pris d’assaut tôt vendredi, les esplanades de la mosquée sainte, et attaqué les milliers de fidèles musulmans en pleine prière, dont beaucoup de personnes âgées, des femmes et des enfants. Ils ont été ciblés, selon des témoins, par des tirs de la police sioniste (balles en caoutchouc, grenades assourdissantes et gaz lacrymogène) dans toutes les directions.
Dans le cadre de sa politique répressive toujours, l’entité sioniste réduit le nombre de fidèles de Cisjordanie occupée qui cherchent à se rendre à la mosquée Al-Aqsa en limitant l’accès à El-Qods occupée uniquement aux femmes et aux hommes de plus de 50 ans.
Face à cette escalade, de nombreuses voix en Palestine et à l’étranger se sont élevées pour condamner la politique répressive des autorités sionistes qui s’est particulièrement intensifiée durant ce mois sacré de ramadhan.
Ainsi, la présidence palestinienne, par le biais de son porte-parole Nabil Abou Roudeina, a appelé vendredi à une «intervention immédiate» de la communauté internationale pour éviter que les choses ne deviennent «incontrôlables».
Le lendemain, Abou Roudeina a réaffirmé que la seule solution au conflit avec l’entité sioniste est d’établir un Etat palestinien avec El-Qods comme capitale. «Toute proposition, qu’il s’agisse d’un Etat aux frontières temporaires, d’une entité ou d’un Etat dépourvu de souveraineté, ne mettra pas fin au conflit, conduira à des confrontations ainsi qu’à des guerres», a-t-il affirmé en réponse aux propos du ministre sioniste de la Défense, selon lesquels la solution politique avec les Palestiniens «consiste à établir une entité pour eux tout en maintenant l’hégémonie sécuritaire» sioniste.
La paix ne peut être obtenue qu’en respectant les résolutions des Nations unies, a insisté Abou Roudeina.
À l’étranger, l’ONU, la Ligue arabe, l’Union européenne et plusieurs pays ont appelé à la «cessation immédiate des violences» et à la retenue afin de prévenir toute nouvelle escalade, au moment où la délégation marocaine au Comité El-Qods, qu’elle préside, tente de se soustraire à sa responsabilité envers la Ville sainte et de la situation dramatique qui prévaut à Al-Aqsa ainsi que d’entraver les efforts du Groupe arabe des Représentants permanents auprès de l’ONU.