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Marché hebdomadaire d’El Karimia : l’anarchie règne en maître

Depuis mon enfance, je garde toujours une image idyllique du marché hebdomadaire (souk) de notre village et j’en connais parfaitement ses moindres recoins ainsi que la place qu’occupent invariablement les commerçants. Hélas, aujourd’hui, pour un visiteur non-originaire d’El Karimia, il est impossible de deviner où se trouve l’entrée et la sortie de ce fameux marché tant le nombre de marchands dépasse l’entendement. En effet, un nouveau phénomène est apparu qui ne cesse de prendre de l’ampleur ces derniers mois : le squat des trottoirs et de la chaussée par un très grand nombre de marchands qui exposent à même le sol divers produits alimentaires et autres. Il y en a même qui n’hésitent pas à dresser des stands mobiles comme s’il s’agissait d’un grand salon d’exposition. Pour la plupart des riverains, la journée du jeudi, durant laquelle se tient le marché, devient synonyme de toutes les angoisses. De fait, l’étalage anarchique des diverses marchandises induit le blocage de l’accès à leurs demeures.

D’habitude, le lieu où se tient le marché est connu de tous les habitants de la ville. Beaucoup de citoyens se posent la question de savoir qui a laissé faire tous ces commerçants dans des endroits inappropriés ?

Les habitants des quartiers mitoyens, qui ont exprimé leur mécontentement envers cette situation, sont unanimes quant à la nécessité de mettre de l’ordre dans la cité.

Ahmed Ghanem, demeurant au quartier Les Oliviers est outré par ce qu’il arrive à sa ville : « Le jeudi pour moi est le jour de toutes les angoisses, dès que j’ouvre mes yeux, je découvre des voitures bloquant mon garage et donc la sortie de la mienne ; n’en parlons du vacarme et du brouhaha qui qui provient du trottoir ».

Abdelkader Berriache, qui habite la cité de la Résistance est dans le même état d’esprit : « Presque chaque jeudi, nous nous chamaillons avec les marchands qui occupent la voie publique et qui bloquent nos garages, voire l’accès à nos demeures, ce n’est plus possible de continuer comme ça. » De leur côté, les vendeurs s’estiment dans leur bon droit. Djamel, marchand de légumes, indique qu’il gare son petit camion dans la rue parce qu’il n’a pas trouvé de place à l’intérieur du marché. Selon lui, « pour avoir une place à l’intérieur du souk, il faut se lever tôt ou même arriver la veille ». « En plus, dit-il, je paie les frais de place à l’adjudicataire ».

Pour en savoir plus sur cette situation peu ordinaire, nous avons contacté le maire d’El Karimia qui nous a dit ceci :« Le contrat de location dudit marché expirera bientôt et, avec le nouveau, adjudicataire, on délimitera l’endroit exact où doit se tenir du marché hebdomadaire qui peut s’étaler en certains endroits, près des quartiers avoisinants, mais sans préjudice à la voie publique ou aux habitants comme l’étalage sur une voie unique ».

Mostefa Mostefaï