L’article ci-après qui suit a été repéré sur le site Internet du parti français Solidarité et Progrès(1). Il a été publié il a 6 ans, presque jour pour jour, soit le 17 mars 2016, sous le titre : « Ukraine : le bataillon Azov agresse des manifestants de l’opposition et Natalia Vitrenko ». Il montre clairement la nature néo-nazi du bataillon Azov, responsable de crimes de guerre dans les régions russophones d’Ukraine.
Voici ce que rapporte « Solidarité nouvelle », l’organe de presse de ce parti :
« Le 17 mars, dans un parc situé au cœur de la ville de Kiev en Ukraine, une manifestation organisée et dirigée par l’ancienne candidate à la présidentielle Natalia Vitrenko du Parti socialiste progressiste d’Ukraine (PSPU), a été violemment prise à partie par des éléments du «bataillon Azov», un groupe néonazi notoire qui n’a aucun problème pour recevoir des financements de la part des États-Unis. »
Cette agression fait suite à la commémorant le 25e anniversaire du référendum de 1991, où une majorité d’Ukrainiens, parmi d’autres pays membres de l’URSS, s’étaient exprimés pour le maintien de l’union avec Moscou, des représentants de l’opposition de gauche de se sont réunis autour de quatre orateurs dont quatre de la Rada, c’est-à-dire du Parlement.
« À peine dix minutes après le début de la manifestation, par ailleurs autorisée par les autorités, et alors que Natalia Vitrenko passait en revue la dégradation économique du pays depuis une décennie, un escadron de jeunes cagoulés et habillés en noir est arrivé en courant, et a commencé à déchirer les banderoles et à forcer les manifestants à partir. Lorsque ces derniers se sont montrés déterminés à rester, des actes de violence ont été commis à leur encontre et blessant gravement plusieurs manifestants. Deux grosses pierres furent jetées contre les orateurs qui s’étaient regroupés autour du monument célébrant l’héritage commun russo-ukrainien. Selon un expert, un des pavés jetés en direction de Natalia Vitrenko aurait pu lui ôter la vie. »
« Le PSPU souligne dans son communiqué que bien que les manifestants disposaient de toutes les autorisations requises et que la police fut appelée à intervenir dès le début des altercations, les représentants des forces de l’ordre ne sont arrivés qu’une demie heure après la fin des évènements. Mme Vitrenko a déposé une plainte contre ceux qui visaient à la priver d’un droit fondamental, celui de la liberté d’expression et de rassemblement. »
« Des sites ukrainiens mentionnent un communiqué du dit Corps Civil Azov revendiquant l’attaque. Cette branche « civile » du bataillon Azov est officiellement rattachée au ministère de l’Intérieur. Elle a incorporé dans ses rangs des dirigeants et des unités du groupe fasciste Secteur droit qui ont joué un rôle clé dans le coup d’Etat, c’est-à-dire le renversement du Président élu, en février 2014. »
« Tout récemment, les agissements fascistes et les violences caractérisées du bataillon Azov ont été dénoncés sans concession dans le documentaire de Paul Moreira, Les masques de la révolution, qui a tant choqué les bonnes consciences en France. »
« En juillet 2015, les députés américain John Conyers et Ted Yoho, ont tenté, malheureusement sans succès, d’empêcher l’adoption d’une loi permettant « la fourniture d’armes, d’entrainement et d’autres formes d’aide à une milice néonazie ukrainienne, le bataillon Azov »…
Donbass eu Louhansk : 10 000 morts déjà en 2018
En lead d’un reportage consacré à l’Ukraine intitulé : «Ukraine : les milices extrémistes du bataillon Azov», le journal français Le Figaro écrit : « Fondées dans l’ombre de l’ancien mouvement paramilitaire réputé pour ses codes esthétiques néonazis, les milices Droujini dispersées dans toute l’Ukraine grandissent. Des groupuscules qui témoignent d’un regain de la fibre ultranationaliste au cœur d’un pays fatigué par quatre ans de conflit ».
Mis en ligne le 18 mai 2018, le reportage débute ainsi : « C’est une petite mer de drapeaux multicolores qui flottent au gré du vent ce matin du 3 avril 2018, à Kiev, sur le carrefour jouxtant l’entrée du stade Dynamo, non loin de la place de l’Europe. Compacte, la foule s’étend le long de la rue Mykhaila Hrushevskoho qui remonte vers le Parlement – ici même où, en janvier 2014, des barricades avaient été érigées par les manifestants lors de la révolution de Maïdan. Plus de quatre ans après, seuls quelques petits monuments discrets immortalisent cet événement décisif dans l’histoire du pays ayant, notamment, déclenché le conflit du Donbass contre les deux mouvements séparatistes prorusses: la République populaire de Donetsk et celle de Lougansk – cette guerre oubliée dont le bilan est estimé à plus de 10 000 morts. »
The Guardian, journal britannique, prévenait déjà du danger que peut représenter le régiment Azov. Dans un reportage publié le 10 septembre 2014 : « Azov fighters are Ukraine’s greatest weapon and may be its greatest threat ; The battalion’s far-right volunteers’ desire to ‘bring the fight to Kiev’ is a danger to post-conflict stability ». En français : « Les combattants d’Azov sont la plus grande arme de l’Ukraine et pourraient être sa plus grande menace ; La volonté des volontaires d’extrême droite du bataillon de « porter le combat à Kiev » est un danger pour la stabilité post-conflit ».
L’auteur de l’article a interrogé plusieurs membres du régiment Azov dont un certain Dimitry, originaire de l’est de l’Ukraine : « Je n’ai rien contre les nationalistes russes, ou une grande Russie », a déclaré Dmitry, alors que nous traversions la nuit sombre de Marioupol dans une camionnette, un mitrailleur positionné à l’arrière. « Mais Poutine n’est même pas un Russe. Poutine est un Juif. »
Et le journaliste de poursuivre : « Dmitry a prétendu ne pas être un nazi, mais a parlé avec lyrisme d’Adolf Hitler en tant que chef militaire et pense que l’Holocauste n’a jamais eu lieu. »
« Le bataillon (Azov, ndlr) a attiré des volontaires d’extrême droite venus de l’étranger, comme Mikael Skillt, un Suédois de 37 ans, formé comme tireur d’élite dans l’armée suédoise, qui se décrit comme un « nationaliste ethnique » et combat en première ligne avec les bataillons. »
Bien sûr, malgré toutes les preuves qu’il a pu collecter lors de son séjour avec les membres du bataillon (qui a été intégré depuis dans les forces armées ukrainiennes), l’auteur du reportage en vient à ce commentaire : « Malgré la présence de ces éléments, la propagande russe qui prétend que la « junte fasciste » de Kiev veut nettoyer l’est de l’Ukraine des russophones est exagérée. Les Azov sont une minorité parmi les forces ukrainiennes, et même eux, aussi déplaisants que soient leurs points de vue, ne sont pas anti-russes ; en fait, la lingua franca du bataillon est le russe et la plupart ont le russe comme première langue. »
L. C.
(1) « Solidarité et Progrès est un parti légal français. Il a pour objet de « combattre, en France et dans le monde, pour la paix par le développement économique et l’égalité des chances et contre l’usure financière et les idéologies du sol, du sang et de la race ».
(2) (https://www.theguardian.com/world/2014/sep/10/azov-far-right-fighters-ukraine-neo-nazis)