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Accueil des réfugiés en Italie : la politique des deux poids deux mesures

En l’espace d’une semaine, nous apprennent des médias français de droite, qui affichent une franche hostilité à l’encontre de la Russie et de son président, plus de 17. 000 ukrainiens ont traversé la frontière italienne. Ces migrants qui qui roulent « dans les mêmes voitures que les européens » (de l’Ouest, ndlr), ont même été accueillis avec égard par la protection civile et les services d’immigration des régions. Le ministère de l’Intérieur Italien a précisé que le pays s’était préparé, dès le 28 février dernier, à gérer des arrivées bien supérieures.

Selon les médias italiens, les prévisions tablent sur l’arrivée de plus de 800 000 réfugiés ukrainiens qui viendront gonfler les effectifs, déjà important, de la communauté ukrainienne établie en Italie. Cette dernière regroupe plus de 240 000 membres et est constituée à 78,6% de femmes, « dont beaucoup travaillent dans les services d’aide à la personne ». Beaucoup ? Elles ne sont en fait que 15% à effectuer ce boulot d’assistante pour personnes en

Depuis le début du conflit armé entre Russes et Ukrainiens, le gouvernement dirigé par Mario Draggi a augmenté de 54 millions d’euros le budget des centres d’hébergement et a doté de 3 000 places supplémentaires le système d’accueil et d’intégration des migrants.

Mieux, les autorités italiennes recensent les propriétés saisies à la mafia pour y loger des réfugiés ukrainiens qui arrivent, a indiqué la ministre de l’Intérieur. Luciana Lamorgese a déclaré dans un communiqué que l’agence qui gère les biens saisis à la mafia avait commencé à étudier les propriétés « qui peuvent être utilisées à court terme, même temporairement, pour accueillir des réfugiés d’Ukraine ».

L’Italie n’a pas appliqué le protocole sanitaire anti-Covid aux Ukrainiens imposé à toute personne franchissant ses frontières. Mieux, les arrivants sont systématiquement pris en charge en matière de dépistage et de vaccination. Avec l’argent du contribuable. Et le concours de l’armée qui participe aussi à l’accueil des réfugiés venus des différentes villes d’Ukraine.

La mobilisation exceptionnelle des moyens de l’État -et la collecte d’aides importantes par la société civile au profit des réfugiés ukrainiens- n’a pas suscité la moindre réaction de la part des partis de droite et d’extrême-droite dont on sait, pourtant, l’aversion maladive pour les étrangers, surtout les africains, les arabes et les asiatiques… Et même les immigrés venant de l’Europe de l’est.

Pour ne pas demeurer en reste, des maires italiens se disent prêts à héberger « des milliers d’Ukrainiens » dans les semaines à venir. Une aubaine, selon eux, qui leur permettrait de revitaliser de très nombreux villages dépeuplés.

Des dizaines d’ONG leur a emboité le pas, dont la Caritas et la Communauté de Sant’ Egidio, qui se sont mobilisées pour soutenir les réfugiés.

Le décret qui régit les entrées sur le territoire italien prévoit l’octroi de 69 700 permis de travail régulier. Cependant, les réfugiés ukrainiens bénéficieront d’une dérogation et seront immédiatement autorisés à occuper un emploi et leurs enfants admis dans les établissements éducatifs.

Quant à l’accueil des dizaines de milliers d’immigrants qui arrivent sur les côtes italiennes, on ne sait s’ils seront un jour pris en charge par les autorités italiennes. Pourront-ils bénéficier d’un permis de travail et espérer que leurs enfants soient admis dans les écoles publiques ?

A. L.