Très remontés contre les autorités locales et les services de la direction des Transports, les transporteurs des voyageurs desservant la ligne Ouled Ben Abdelkader-Chlef, n’ont de cesse de réclamer une meilleure organisation de la circulation, notamment lors de la tenue, chaque lundi, du marché hebdomadaire d’Oued Sly. Les chauffeurs de bus trouvent en effet d’énormes difficultés à se frayer un chemin parmi la masse compacte de chalands dont les marchandises empiètent sur la chaussée, et le grand nombre de clients et badauds qui traversent la route dans les deux sens. À cela s’ajoute le stationnement anarchique des automobilistes qui participe au blocage de la voie.
Comme nous l’avons écrit dans nos éditions précédentes, il arrive souvent que les marchands exposent leurs marchandises à même la route, entravant la circulation routière pendant de longues minutes.
Il en va de même pour le marché de Boulefred qui se tient au quotidien et qui demeure le problème majeur pour les usagers de ce tronçon, les transporteurs en particulier.
Selon M’hamed Boudjabout, ancien transporteur à Ouled Ben Abdelkader, les altercations avec les marchands de légumes et de fruits au marché de Boulefred sont quasi-permanentes. Il ne se passe pas un jour sans qu’une prise de bec n’ait lieu avec les commerçants qui squattent la voix publique avec leurs caisses de légumes et de fruits. Certains se réservent des places en mettant de grosses pierres sur le bas-côté.
Beaucoup de transporteurs disent ne pas comprendre l’attitude des responsables qui continuent à fermer les yeux sur de tels comportements. Ils n’excluent pas qu’un jour les altercations pourraient tourner au drame.
Les difficultés rencontrées au niveau de ces deux points s’ajoutent aux préoccupations déjà nombreuses des transporteurs. D’abord, ils se plaignent de la chaussée déformée, précisément au niveau d’un tronçon entre Ouled Ben Abdelkader et Oued Sly, qui participe grandement à la dégradation du matériel roulant. Ledit tronçon a fait l’objet de nombreuses doléances des usagers du CW2, mais devant la passivité et l’indifférence des parties concernées, les mécaniques sont mises à rude épreuve.
Les transporteurs d’Ouled Ben Abdelkader empruntant le CW2 ne semblent pas en finir avec les souffrances, toujours selon le transporteur Boudjabout, car les tarifs imposés par les services du transport n’arrangent guère les affaires des transporteurs, d’autant plus qu’ils sont pénalisés par l’état déplorable de la chaussée. Ces derniers parcourent 50 kilomètres en aller-retour et ce, quatre à cinq fois par jour. C’est dire l’usure rapide du matériel.
Les transporteurs se plaignent également de la sévérité des mesures sanitaires imposées par les services concernés, à savoir le respect de la distanciation physique, ce qui induit de réduire de moitié le nombre de voyageurs. A tout cela s’ajoute l’agrément d’exploitation de la ligne à d’autres transporteurs. En effet, les transporteurs en exercice, au nombre d’une trentaine actuellement, refusent catégoriquement que la ligne soit rouverte à d’autres opérateurs, invoquant sa saturation excessive et donc un manque à gagner évident.
Abdelkader Ham