Les conditions socio-économique ont contraint le jeune Abdelkader Cheikh de Tiaret à quitter l’école à l’âge précoce. Son père qui n’avait pas les moyens de prendre en charge sa scolarisation, l’a forcé à abandonner les bancs de l’école alors qu’il était encore en 3ème année primaire. Ayant atteint l’âge adulte, et pour se rattraper, Abdelkader s’est inscrit dans une classe dans le cadre de l’enseignement des adultes.
Rencontré lors d’une visite qui nous a conduits dans la ville de Tiaret, le jeune de 25 ans nous a expliqué les circonstances qui l’ont poussé à claquer la porte de l’école non sans regrets : « Mon père était un travailleur journalier qui percevait une rétribution dérisoire. Son statut social très précaire n’était pas pour lui faciliter la vie et de prendre en charge les besoins de toute la famille. Il a été obligé de ne plus m’envoyer à l’école car ma scolarité lui coûtait beaucoup ».
Ainsi, Abdelkader et le reste de ses frères et sœurs se sont retrouvés dans l’oisiveté, mère de tous les vices comme dit l’adage. Au fil du temps, le père et la mère décèdent, laissant les enfants sans protection aucune. Grâce à l’aide et la sollicitude des voisins, Abdelkader a vite fait de se prendre en charge. Son actuelle enseignante à l’école des adultes faisait de ses bienfaiteurs. C’est cette même personne qui lui a proposé de s’inscrire dans une classe d’alphabétisation pour, au moins, décrocher un certificat de base lui permettant de postuler pour une formation au CFPA. Abdelkader qui apprend vite, selon son enseignante, est mieux placé pour réussir. Comme l’a fait d’ailleurs un autre jeune de son âge qui est actuellement à l’université. Pour Abdelkader, effectuer un stage de coiffeur est son meilleur souhait. Mais avant tout, il a soif d’apprendre ; il veut donc continuer sur sa lancée pour avoir un statut social respectable et démontrer à son frère aîné, qui le martyrise au quotidien, qu’il peut réussir dans la vie.
L’enseignante du jeune Abdelkader dit s’être engagée pour l’inscrire au centre national d’enseignement général afin qu’il poursuive ses études moyennes et secondaires dans le but d’améliorer son niveau et, éventuellement, décrocher le baccalauréat.
De son côté, Abdelkader assure qu’il est prêt à tous les sacrifices pour exaucer les vœux de son enseignante qu’il considère comme sa mère adoptive. Bon vent au jeune orphelin et bon courage à sa philanthrope d’enseignante !
Abdelkader Ham