L'Algérie de plus près

 » Et le trottoir, c’est pour les vaches ? « 

C’est la réaction des chauffeurs d’autrefois qui criaient leur colère aux passants indisciplinés traversant la chaussée en dehors des passages pour piétons. Aujourd’hui, c’est l’inverse qui se produit : la voiture est sur le trottoir, le passant sur la chaussée.

Une nouvelle manière de stationner a pris forme à Dely Brahim, à Alger, où les véhicules sont garés sur les trottoirs et les gens circulant sur la chaussée. Cette façon de faire s’est « exportée » aux villages voisins, en particulier à Chéraga, Ouled Fayet et nombre d’autres villes d’Algérie où elle est à l’origine d’une indescriptible anarchie urbaine. Le danger guette en permanence les nombreux passants. Faute de trottoirs libres, ces derniers sont obligés de slalomer entre les voitures et la chaussée en faisant attention à ne pas se faire renverser par les automobilistes qui quittent leur lieu de stationnement sans utiliser leurs feux de signalisation. Bien des enfants, des femmes et des personnes ont été renversées, les uns s’en sortant avec quelques égratignures, les autres avec de graves blessures (plaies ouvertes ou fractures ou les deux à la fois).

Les autorités en charge de l’urbanisme, les services de sécurité, les responsables et les élus sont au fait de cette situation qui dure depuis plus de 20 ans et qui cause bien des désagréments à la population. Mais personne n’ose entreprendre la moindre action pour interdire ce type de stationnement dangereux.

Encouragés par le laxisme de nos responsables bien-aimés, de nombreux conducteurs ne se gênent plus de stationner carrément sur les trottoirs comme si de rien n’était. Et pour cause : ils ne risquent ni PV, ni amende, ni rappel à l’ordre, ni aucune autre sanction. Ailleurs, c’est la prison assurée pour ce type de contravention.

En plus de ce phénomène qui ne cesse de se propager dans les moindres quartiers, surtout ceux dits « huppés », il en est un autre qui devrait susciter quelques réactions indignées de l’autorité publique. En effet, tout un chacun a remarqué l’indiscipline des conducteurs de deux-roues, ces derniers se permettant non seulement de « zigzaguer » à leur guise sur la route mais aussi et surtout de rouler en sens interdit. Cela au vu et au su de tous. Les habitants de Chlef qui regrettent le temps qu’il faisait jadis, sont en butte avec les « scootéristes » qui imposent leur façon de conduire, c’est à dire sans égard aucun pour les piétons et mêmes les automobilistes.

À quand une réaction salutaire des autorités pour mettre fin à ces graves dépassements ?