La presse n’est plus diffusée dans les kiosques de la ville
Les habitants de la daïra de Ténès n’ont plus accès aux journaux depuis plusieurs jours. Le dimanche 2 janvier dernier, c’est avec stupéfaction et incompréhension que les lecteurs et autres « titrologues » (ceux qui lisent les titres des journaux) n’ont pas trouvé au niveau des kiosques leurs journaux habituels.
A l’évidence, tous les autres points de vente ravitaillés par un distributeur à travers la ville, n’ont affiché aucun tabloïd. Pour l’heure, les citoyens n’ont encore eu accès à l’information qu’à travers la presse en ligne et aux média audiovisuels.
Sur les raisons de cette privation, nous avons contacté un distributeur d’Oran chargé d’acheminer les journaux vers des wilayas de l’ouest dont celle de Chlef. Ce dernier nous a indiqué qu’il n’était plus possible d’acheminer les journaux jusqu’à la ville de Ténès en raison du manque à gagner d’une telle opération. Et de préciser : « La marge bénéficiaire régresse d’année en année au point qu’aujourd’hui il nous est plus possible de continuer car nous avons trop de dépenses».
Une autre source voulant garder l’anonymat nous a confié que « la mauvaise gestion de la distribution par les revendeurs auraient contraints le distributeur à suspendre ses livraisons dans la ville de Ténès.
Un libraire très connu de la ville de Ténès, en l’occurrence le moudjahid Mohamed Hadjem, nous a exprimé son étonnement : «C’est l’incompréhension totale aussi bien pour moi que pour mes clients quoi se sont trouvé subitement privés de leurs journaux». Et de nous expliquer les étapes d’acheminement du journal jusqu’à son niveau : «Tout d’abord le distributeur récupère les journaux au niveau de l’imprimerie de la SIO (société d’impression d’Oran) qu’il confie à ses « regroupeurs ». À leur tour, ces derniers les confient à une multitude de transporteurs qui les livrent aux buralistes et aux kiosques.
Au niveau de Chlef, c’est l’entreprise de distribution Hadj Meddah qui est chargée d’acheminer les journaux vers les villes et villages de la wilaya. Or, nous révèle ce dernier, la marge bénéficiaire prélevée sur chaque journal est trop faible et ce, en raison du coût modique des journaux dont la plupart sont cédés au lecteur à 20 DA, à l’exception de 3 ou 4 titres qui sont tarifés à 30 DA. Le bénéfice prélevé des quantités livrées, elles aussi très modestes, est tellement bas qu’il ne compense même pas les frais d’exploitation des fourgons en raison du kilométrage parcouru chaque jour. Frais auxquels il faut ajouter les salaires du chauffeur et de son accompagnateur.
M. Mohamed Hadjem quant à lui, nous a confié que la marge bénéficiaire de 1,50 DA sur chaque exemplaire de journal vendu, ce qui, d’après lui, est dérisoire. Cette même constatation nous a été faite par le diffuseur qui prend en charge la ville d’Oran et ses environs.
Bencherki Otsmane