L'Algérie de plus près

Comment devient-on un Allemand ?

Par Rachid Ezziane

Beaucoup vont considérer ma question naïve. Ils diront que c’est simple comme bonjour : pour être un Allemand, il suffit de naître Allemand ou, au moins, avoir la nationalité Allemande. Certes, c’est la plus logique des réponses, mais ma question, en vérité, ne parle pas de l’identité géographique.

C’est de l’esprit Allemand dont il est question. Aussi de la personnalité Allemande. De cette force vitale qui excelle en tout. Mais l’esprit et la personnalité des Allemands viennent de quelque part. La nature ne donne jamais de cadeau. Encore moins la vie.

Quand vous achetez un produit quelconque et qu’on vous dit c’est chinois, vous faites une moue et hésitez à l’acquérir. Certainement que vous serez attiré par son prix. Et n’ayant pas de choix, vous l’achetez avec risque et péril. Quand on vous dit que le produit est français, là, il n’y a pas de doute, vous souhaiteriez l’avoir même s’il est un peu cher. Mais quand vous tombez sur un produit Allemand, y a pas photo, vous ne cherchez même pas à discuter le prix. D’ailleurs, le vendeur, comme s’il détient la perle rare, ne va pas plus loin que l’expression : « C’est Allemand !» Car il n’a pas besoin de s’étaler sur la qualité du produit. Il suffit de dire c’est Allemand pour que le produit devienne meilleur et vendable au plus offrant.

Alors d’où vient cette vitalité Allemande que tous admirent ? Est-ce dans leur nature ? Leur histoire ? Leur géographie ? Dans leur langue ? Si difficile et gutturale ?  Comment un pays dévasté par deux guerres mondiales (qu’il a lui-même provoquées), avec des millions de morts, peut-il renaître de ses cendres en moins d’une décennie ? Renaître, d’ailleurs, n’est pas le mot approprié, car ils sont revenus au meilleur d’eux-mêmes comme s’ils n’étaient jamais tombés à terre. Même « l’humiliation » de la reddition de 1945 ne les avait pas contraints au désœuvrement. Au contraire, cette défaite les a aidés à choisir une autre façon de dominer le monde. Divisés en deux pays, avec juste quelques aides des pays occidentaux, en une décennie, ils sont devenus la locomotive économique de l’Europe.

N’est pas Allemand qui veut. C’est une vérité reconnue dans le monde entier. Ils sont les meilleurs, y compris dans le sport. On avait demandé à un politicien ce qu’il savait du football. Il répondit : « Le foot est un sport qui se joue avec un ballon entre deux équipes de onze joueurs chacune et à la fin… c’est toujours l’Allemagne qui gagne ».

Déjà, dans son hymne national, un refrain dit : « L’Allemagne, l’Allemagne au-dessus de tout, au-dessus de tout au monde ». Voilà d’où ils puisent leur force vitale. Mais, en vérité, je n’ai pas encore décelé comment devient-on un Allemand fort et studieux, ordonné et méthodique ?…

R. E.