L’école privée « Nawat Éducation » a ouvert ses portes il y a deux ans dans le quartier d’Ouled Mohamed, sur les hauteurs de la ville de Chlef. A l’occasion de la rentrée scolaire 2021-2022, les responsables de cet établissement unique en son genre à Chlef nous ont longuement entretenu des méthodes d’enseignement et de prise en charge des apprenants.
M. Abdelkader Benzaamia, directeur général de « Nawat Éducation », et son équipe d’enseignants et de conseillers pédagogiques nous ont accueilli de manière très courtoise et aimable. Le directeur général nous explique que « Nawat Éducation » est une entreprise spécialisée dans l’éducation et les crèches, elle a été fondée en 2018 et ce, après que l’idée eut germé dans l’esprit de son fondateur en 2011. Sans se précipiter, l’initiateur du projet a longuement planché sur l’infrastructure, sur les programmes à proposer aux apprenants et, surtout, les méthodes et techniques d’enseignement modernes à mettre en œuvre. En fait, c’est à ce niveau que réside le « plus » et la particularité de cette école qui ambitionne d’assurer une formation de pointe à ses élèves.
Côté infrastructure, c’est le top du top, reconnaissent les parents qui ont inscrits leurs enfants dans cette école dès son ouverture. « Nous avons longuement préparé l’infrastructure pour, ensuite, déposé un dossier d’agrément durant l’année scolaire 2018/2019 », nous apprend M. Benzaamia qui ajoute avoir acquis les meilleurs équipements disponibles sur le marché algérien.
En septembre 2019, après étude du dossier et visite des lieux, les autorités accordent toutes les autorisations nécessaires à l’école notre agrément en septembre 2019, qui débuta alors ses activités. « Nous sommes maintenant au début de la troisième année scolaire. Notre capacité d’accueil est d’environ de 360 élèves, l’école est spécialisée dans l’enseignement préscolaire et primaire, mais nous avons en projet l’ouverture d’un collège d’enseignement moyen dans les prochaines années, voire un lycée », souligne le directeur de « Nawat Education », précisant que l’école abrite 320 élèves encadrés par 32 enseignants dans les différentes matières, à savoir : la langue arabe, le français, l’anglais, l’éducation religieuse, l’éducation physique, en plus de la robotique et de informatique pour familiariser les élèves avec l’outil informatique. Une fois en cinquième année, les élèves sont initiés à l’utilisation en toute autonome de l’ordinateur afin de réaliser leurs travaux de recherches et d’effectuer les révisions etc.
En ce qui concerne l’encadrement, « Nawat Education » diffère totalement des autres établissements de formation privés présents à Chlef. En plus du directeur général, l’école est chapeautée par une direction pédagogique, à sa tête l’inspectrice Amina Habib, du Dr Amar Belhadia, consultant, spécialiste en didactique de la langue anglaise et la linguistique appliquée, et un groupe de chercheurs et d’inspecteurs dans différentes matières et spécialités.
Au début, les gens ont montré une certaine indifférence envers l’établissement, croyant qu’ils avaient affaire à une école privée quelconque, semblables aux nombreuses autres installées à Chlef. Cependant, en apprenant le nom de son fondateur et ceux de quelques professeurs dont la compétence est reconnue à l’échelle de la wilaya, les inscriptions ont commencé à se faire nombreuses, très nombreuses même.
Covid-19 et adaptation des cours
M. Benzaamia explique que l’intrusion inattendue de la Covid-19 en mars 2020, soit au début du second semestre de l’année scolaire 2019-2020, a obligé l’école à adapter ses techniques d’enseignement. « Dès l’annonce des mesures strictes de lutte contre cette maladie mortelle, nous avons sommes réuni notre jeune équipe et son encadrement technique et logistique, nous avons alors décidé de travailler avec l’application « Zoom » et ce, dès le début du mois de Ramadhan. Cette méthode d’enseignement à distance nous a permis de terminer le programme des élèves de première et de deuxième année primaire ».
Et de préciser : « En deuxième année, à la rentrée, avec l’expérience acquise l’année précédente, nous avons constaté que ceux qui ont participé aux séances d’enseignement sur « Zoom » étaient meilleurs statiquement parlant ». Le directeur signale par ailleurs que, durant l’année 2020/2021, il a été appliqué dès le départ la distanciation sociale et physique, il n’était admis que 20 élèves par classe pour se conformer aux règles sanitaires en vigueur. L’année scolaire s’est achevée avec la même organisation.
Hocine Boughari
Mme Amina Habib, inspectrice pédagogique, chargée de la formation et de l’accompagnement des enseignants :
Le Chélif : comment avez-vous démarrer l’école ?
Amina Habib : J’ai eu la chance d’être sollicitée parmi les premiers cadres de l’école, j’ai commencé avec l’équipe bien avant l’ouverture de « Nawat Éducation ». Nous avons d’abord commencé avec la formation d’une première promotion d’enseignants triés sur le volet, j’ai assuré leur formation et leur accompagnement en 2019 avec les techniques de l’enseignement à distance. Nous avons agi de la même sorte avec deuxième promo. C’était la grande aventure, c’était agréable mais nous avions la peur aux tripes car on était condamné à bien faire. C’est une belle expérience, très réussie d’ailleurs, nous n’avions pas connu de difficultés majeures parce que nous avions choisi les bons profils.
Les parents d’élèves vous ont-ils facilité les choses en période de confinement ?
Avec les parents, c’était un autre défi qu’on à pu le soulever grâce à la stratégie élaborée par l’équipe, suite aux rencontres que nous organisons régulièrement avec eux. En plus des contacts à la fin chaque fin de trimestre, il y a les rencontres hebdomadaires avec les enseignants. Il y a plusieurs défis avec les parents. Nous travaillons avec les parents de manière franche et directe car, une fois l’élève inscrit, il y a une prise en charge effective. Nous ne pouvons recevoir des élèves trisomiques, ou autistes car nous ne sommes pas formés pour les prendre en charge, on ne peut pas prendre ce risque. Nous avons cependant quelques élèves qui ont des difficultés mais leurs parents les aident avec l’orthophoniste. Pour les élèves qui ont fait des études ailleurs, qui veulent s’inscrire en troisième année ou quatrième année, ils doivent subir un examen pour être admis. Nous prenons la responsabilité des élèves qui ont débuté chez nous. La relation avec les parents est responsable, surtout sur le volet punition. Certains d’entre eux réagissent de manière parfois excessive pour tel ou tel comportement de leur enfant… Pour réussir notre projet, il faut que le parent adhère à notre vision, nous ne pouvons accompagner l’élève avec fierté si le parent se comporte autrement, nous nous retrouvons alors devant deux politiques éducatives diamétralement opposées. Cependant, je tiens à vous rassurer car avec les conseils pédagogiques de nos encadreurs psychologiques nous avons pu trouver des solutions à ces difficultés. Il y a eu de très bons résultats sur le plan de la relation psychologique parents-élèves.
Propos recueillis par Hocine Boughari
Docteur Amar Belhadia, spécialiste en didactique de l’anglais, linguistique appliquée :
Le chelif : Dr Amar Belhadia, quel est votre rôle au sein de l’établissement ?
Dr Amar Belhadia : Je suis spécialiste en didactique de l’anglais, linguistique appliquée, ex-inspecteur et actuellement enseignant-chercheur à l’université. Je suis à l’école en tant conseiller pédagogique, dans le cadre d’un grand objectif, celui de donner un enseignement de qualité aux élèves. « Nawat Éducation » en tant qu’entreprise de formation vise la modernisation, l’actualisation et le développement des méthodes d’éducation et d’enseignement, à travers des conseils et des idées que l’on traduit en termes d’actions beaucoup plus que comme paroles. L’école a pour mission de proposer un enseignement interactif, de haute qualité, et relever des défis qu’elle peut surmonter grâce aux compétences humaines dont elle dispose. Elle vise en premier l’épanouissement de l’élève, elle ne se limite pas à l’aspect académique, bien au contraire, elle considère l’enfant dans son entièreté, dans sa dimension émotionnelle, sociale et culturelle. L’école vise à former le citoyen modèle à travers l’autonomie de l’élève en termes d’apprentissage, il s’agit en effet de faire apprendre à l’élève comment apprendre. Notre engagement vis-à-vis des parents est que leur enfant devienne un citoyen qualifié, équilibré, psychologiquement sain. Tout est centré sur l’apprentissage de la logique de l’enseignement et de l’apprentissage, c’est un critère primordial adopté par l’école. L’épanouissement de l’élève qu’on cible depuis deux ans n’est pas un vain mot ; on a constaté que l’élève s’adapte à notre façon de faire qui est basée sur la patience de l’enseignant, l’enfant s’engage avec la nouvelle méthode de traitement. Notre principe et notre approche de la gestion du comportement font que, logiquement, le langage transmis à l’élève et même aux parents même doit inclure l’approche du traitement comportemental et ce, pour faire admettre à l’enfant de se former et d’être fier de lui.
Quelle est la différence entre Nawat Education et l’école publique ?
La seule différence par rapport à l’école publique, c’est que nous sommes une école privée. Nous nous différencions toutefois par notre équipe pédagogique qui est hautement formée, le profil des enseignants est bien précisé, son savoir-faire et son savoir-être éprouvés, sa formation prend en charge le volet purement pédagogique et pratique de la gestion de la classe.
Nous sommes engagés dans un challenge, une sorte de contrat d’efficacité pour mettre en pratique et réaliser la vision du fondateur de l’école qui rêve d’un enseignement performant et de qualité.
On a découvert qu’il était possible si on adaptait cette vision à notre réalité et l’appuyer avec un contenu scientifique. C’est qui distingue notre école avec l’équipe pédagogique qu’on a pu rendre professionnelle par rapport au contenu de la formation du savoir-être attitudinale de l’enseignant (traitement des attitudes de l’élève dans la société) et qui rend nos objectifs réalisables. Il y a ce contrat d’efficacité entre l’école et le jury de formation, développement et recrutement. Le processus commence par la sélection qui inclut la recherche du profil brillant, chose qui s’est réalisée jusque-là avec succès. Nos exigences sont la bonne conduite par rapport à tout ce qui entoure l’enseignant, une maîtrise de la langue, un esprit d’analyse… Ensuite, il y a une autre sélection, vu que la formation nous donne image plus claire sur le candidat en terme d’interaction, d’intelligence sociale et d’assimilation. Enfin, il y a une deuxième sélection de l’intégration et c’est là qu’on oriente le candidat vers sa classe en tant qu’enseignant. Par ailleurs, toutes les personnes qui exercent au sein de l’école ont le profil d’enseignant.
Qu’en est-il des programmes enseignés dans votre école ?
Il faut signaler que nous enseignons les programmes officiels du ministère de l’Éducation nationale. Le « plus », ce sont les activités complémentaires, nous avons le français à partir de la classe préparatoire, ce sont des programmes adaptés au niveau des élèves et qui ont pour objectif de le préparer l’élève à entamer le programme officiel avec plus de capacité et d’aptitude. Il y a aussi l’informatique à partir de la première année, il y a l’enseignement du coran qui est dans le programme national officiel de l’éducation religieuse (nos encadreurs c’est des personnes qui sont issus de la sélection nationale des lauréats du concours de récitation du coran). Ils sont parmi nous justement pour le contenu de l’éducation religieuse qui doit être enseignée par un spécialiste. Il y a aussi l’activité sportive qui est encadrée par un professeur d’EPS.
Propos recueillis par Hocine Boughari