M. Nasseredine Benkartalia, directeur de la Santé et la Population(DSP) de la wilaya de Chlef a rassuré l’ensemble des citoyens en déclarant que la situation épidémiologique provoquée par le nouveau coronavirus ne suscite pas d’inquiétude. Le responsable l’a même qualifiée de «maîtrisable» à conditions, toutefois, que les citoyens respectent les consignes et les règles sanitaires.
«Nous devrons désormais apprendre à vivre avec ce nouveau virus et nous y adapter sous certaines conditions du moment qu’il continue toujours à circuler parmi nous », nous a déclaré dimanche dernier M. Nasserdine Benkartalia, directeur de la Santé et de la Population de la wilaya de Chlef. Le responsable nous a affirmé en substance que ses services ne se basent pas essentiellement sur les résultats des tests indiquant les cas positifs constatés dans les hôpitaux dédiés à la prise en charge des cas de Covid-19. Quand on est confronté à une pareille situation épidémiologique, il faut agir avec circonspection et avec beaucoup de précautions. Selon ses dires, ce n’est qu’au bout de 10 jours que les services de santé peuvent avoir les résultats des prélèvements et ce, «comme la plupart des wilayas du pays». «Entre-temps, affirme-t-il, même si le résultat est positif, le malade, dans la majorité des cas, sort guéri de l’hôpital après qu’on lui ai prescrit le traitement adéquat.
Ainsi, précise M. Benkartalia, «nous nous basons davantage sur la prise en charge adéquate des personnes hospitalisées et sur les consultations qui sont les deux choses les plus importantes».
Et de rappeler que s’il est relevé plus de consultations, cela veut dire que le virus est toujours présent et qu’il continue à circuler parmi la population.
Le directeur de la Santé donne la confirmation que ses services ont remarqué depuis une quinzaine de jours une baisse relative de consultations par rapport à un passé récent où ils recevaient plus de 350 patients par jour pour consultations. «Dieu merci, le chiffre a baissé de plus de 50%, comme aujourd’hui (dimanche 16 août, ndlr) à midi, où nous avons 94 hospitalisés contre 200 il y a quelques jours auparavant». M. Benkartalia précise que la majorité des personnes hospitalisées sont des malades qui ont beaucoup de tares, à savoir des maladies chroniques, souvent âgés bien que guéris de la Covid-19 mais qu’on doit prendre en charge parce qu’ils traînent d’autres complications depuis plus d’un mois sous oxygénation». A ce propos, il nous précise qu’un malade atteint de la Covid-19 ne reste pas hospitalisé plus de 9 jours.
La population de Boukadir refuse un centre de consultation
Le directeur de la Santé et de la Population est affirmatif sur un point essentiel : «La situation pandémique s’améliore dans toute la wilaya de Chlef, nous relevons ces derniers jours jusqu’à 40 consultations par jour. Aujourd’hui, dimanche, à midi, nous n’avons eu que 18 consultations pour des symptômes faisant penser à la Covid-19». Il affirme à nouveau que la situation épidémiologique s’améliore de jour en jour et ce, au moment où les services de la Santé ont procédé à l’ouverture de 3 centres de consultations avancés pour diminuer la pression sur l’hôpital des Soeurs Bedj et faciliter les consultations aux populations des régions d’Oued Fodda, El Karimia ou Chettia par exemple.
Mais ce n’est pas chose aisée quand les esprits rétrogrades s’en mêlent : «Nous avons aussi ouvert un poste avancé à Boukadir mais la population l’a refusée, elle s’y est opposée avec force malgré la présence des autorités locales. Son ouverture officielle a été empêchée, je ne sais pour quelles raisons», déplore M. Benkartalia.
Pourtant, fait-il remarquer, cette épidémie reste toujours une inconnue et «personne ne connaît sa composante et son évolution dans le temps et l’espace».
Pour ce qui est de l’hôpital de référence de Ténès, en l’occurrence l’hôpital Ahmed Bouras, les choses s’améliorent de plus en plus avec l’importante baisse des consultations et des hospitalisations ces derniers jours. M. Benkartalia indique que pour la journée du dimanche (16 août, ndlr), il n’y a eu que 13 hospitalisés et 20 consultations. «Je confirme que le virus est en train de chuter, c’est trés encourageant après la hausse de cas positifs qui ont suivi avant et après les fêtes de l’Aïd El Adha… sauf mauvaise surprise comme je l’ai cité auparavant avec l’ouverture des plages, des mosquées, des cafés et des restaurants qui sont dans l’obligation de respecter les et les consignes sanitaires vigoureusement».
Le directeur de la Santé est convaincu d’une chose : «Si les citoyens respectent les précautions d’usage, il est très certain que nous pouvons éviter les contaminations et la propagation du virus. Dans le cas contraire, nous le payeront très cher».
Et d’ajouter : «Ce qui revient à dire, encore une fois, que notre message n’est pas d’empêcher les gens de se défouler et profiter pleinement de leurs vacances après un long et fatigant confinement mais nous rappelons que c’est leur santé qui est en jeu et qu’ils doivent en prendre soins pour eux et leur entourage en tant qu’individus et citoyens avec le port des bavettes, le respect de la distanciation d’un mètre à un mètre et demi, le lavage systématique ; ils doivent aussi éviter autant que faire se peut les attroupements, les rencontres à plusieurs… la balle est dans le camp de la population».
Une grande satisfaction
Evoquant l’implication de la société civile et son appui à la gestion de l’hôpital Les Sœurs Bedj de Chlef, M. Benkartalia s’est dit «très satisfait» de l’organisation nouvelle mise en place au niveau de cette importante structure de santé publique. Cette réorganisation a donné ses fruits en facilitant, notamment, le travail du corps médical et paramédical, voire celui de l’administration en ce sens où le personnel a retrouvé toutes les commodités sanitaires et les conditions idéales pour mener à bien sa mission.
«Auparavant, reconnaît notre interlocuteur, nous avions un problème d’organisation, nous étions concentrés sur nos malades, les gens ne respectaient pas les règles sanitaires édictées par les gestionnaires de l’hôpital. Nous avons alors procédé à l’adoption d’un autre règlement avec une autre organisation interne et externe, en premier lieu l’interdiction des garde-malades, sauf pour les personnes vraiment impotentes, l’interdiction des visites et le non-accès des accompagnateurs à l’intérieur des services, ils doivent rester dehors, devant l’entrée. Nous avons créé des postes avancés, des salles d’attente sous des tentes avec tout le nécessaire, une équipe de bénévoles constituée des adhérents de différentes associations s’occupe de l’accueil et de l’orientation des malades après consultation sous la tente érigée pour le service».
M. Benkartalia poursuit : «Si le malade mérite un traitement à l’extérieur, le médecin le libère. Et s’il nécessite d’être hospitalisé, il est vite orienté vers le service concerné pour un suivi interne». Ainsi ont été éliminées toutes les confusions qui existaient auparavant au niveau des urgences.
Le directeur de la Santé tient à remercier les associations, l’APC de Chlef, la société civile pour l’organisation, le nettoiement, la désinfection, pour les repas (une moyenne de 700 repas est servie par jour) pour les malades et le personnel médical.
«On a aussi réglé le problème de l’oxygène, un bienfaiteur à fait don d’une cuve de 6 m3, augmentant ainsi nos capacités d’oxygène à 16 m3, ce qui est largement suffisant pour tous nos malades», a tenu à préciser également le directeur de la Santé.
Toutefois, il a insisté sur le fait que malgré tous les moyens déployés et la nouvelle organisation mise en place, les services hospitaliers n’arriverons pas faire face à certaines situations si la population ne respecte pas les règles d’hygiène et de prévention».
Pour ce qui est du personnel contaminé, M. Benkartalia se veut rassurant : «Après avoir suivi un traitement et observé 14 jours en confinement, les personnels hospitaliers contaminés ont repris du service. Encore une fois, dieu merci, nous sommes à l’aise dans ce domaine pour le moment. Notre souhait, c’est de voir le nombre de contaminés diminuer », a-t-il conclu.
Hocine Boughari