Tout le monde a été touché par l’impact négatif du confinement et les mesures de protection édictées par le gouvernement pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Mais ceux qui en souffrent le plus, ce sont les travailleurs journaliers. Leur situation est des plus précaires et leur martyre n’est pas près de prendre fin. Ils ont frappé à toutes les portes dans l’espoir de trouver un petit boulot, un travail de quelques jours seulement pour calmer les souffrances de leurs proches.
Abdelkader, 49 ans, maçon de profession, ne sait plus à quel saint se vouer. «Ça fait plus de trois mois, dit-il, que je suis en chômage à cause de l’arrêt des chantiers de construction, je n’arrive à me faire employer ni par les entreprises privées ni par les particuliers qui, d’habitude, engagent des travaux de maçonnerie importants durant l’été».
Le drame est qu’il ne peut aller plus loin que les villages environnants à cause de l’arrêt quasi-général des transports intercommunaux et inter-wilayas. «J’ai sept enfants à nourrir, je ne trouve rien à leur dire quand je rentre le soir à la maison les mains vides», se plaint-il.
Toufik, 28 ans, serveur dans une cafétéria, aujourd’hui fermée, vit le même drame : «Le confinement et les décisions de fermeture des cafés nous a complètement déboussolés mes camarades moi et qui effectuons un travail journalier. Auparavant, je comptais sur moi-même pour me payer ce dont j’ai besoin. Aujourd’hui, je ne trouve même pas par quoi acheter une cigarette. Heureusement que je suis célibataire, sinon ça aurait été la catastrophe».
Il ajoute : «En fait, même les propriétaires de cafés souffrent de cette situation puisqu’ils vivent à ce jour de leurs économies et ils n’ont plus aucun moyen de se refaire. Jusqu’à quand va durer cette situation».
Cette situation qui va certainement perdurer quelque temps va compliquer la vie de tous les journaliers, les propriétaires ou gérants de cafés, les transporteurs assurant des liaisons inter-wilayas et nombre d’autres métiers interdits pour cause d’épidémie. C’est peut-être l’occasion à saisir pour s’interroger sur le devenir de ces catégories de travailleurs, surtout ceux qui ne sont pas assurés et qui n’ont pas de revenus stables.
Rappelons par ailleurs que la prime de solidarité distribuée aux démunis et aux journaliers reste insuffisante parce que la situation a trop duré et les besoins et demandes des familles se sont entretemps multipliés.
Mostefa Mostefaï