Par Rachid Ezziane
C’était une belle journée du mois de février 2020. Le coronavirus n’avait pas encore largué ses amarres ici chez nous, ni d’ailleurs en Europe. Chacun pouvait vaquer à ses aises. La nature offrait de belles fresques gracieusement aux randonneurs et autres voyageurs. L’appel au frais et la biodiversité m’avait incité à choisir un périple en ce samedi 22 février. Après une discussion bien réfléchie, nous décidâmes, ma femme et moi, de faire la boucle entre la vallée du Chélif et le plateau Tissemsilt-Tiaret. Partir par l’Est et revenir par l’Ouest. En une journée, nous aurons à voir du pays et du monde, avais-je dis à ma femme.
A sept heures du matin, nous nous engageâmes sur l’autoroute Est-Ouest jusqu’à Khemis Miliana. De là, et après avoir passé à côté de la nouvelle université en construction, nous prîmes la nationale 14 en passant par Bir Ould Khlifa, Bordj Amir Khaled, Tarik Ibn Ziad (toutes ces villes se trouvent dans la wilaya de Ain Defla) et enfin Théniat El Had pour notre première halte. Entre Tarik Ibn Ziad et Thénia, la route commença à serpenter les méandres du massif de l’Atlas tellien. Le parc national d’El-Medad avec ses milliers d’hectares de cèdres et d’arbres diversifiés est à lui seul un havre enchanteur. De là, en empruntant toujours la nationale 14, nous continuâmes notre route jusqu’à Khemisti, où au loin apparaissent les cimes du majestueux Ouarsenis. De Khemisti à Tissemsilt, plat pays à plus de 600 mètres d’altitude, où des deux côtés de la route ondulaient les étendues du blé et des céréales. Sur une route dédoublée et bien faite, nous avons parcouru les 16 kilomètres qui relient Khemisti à Tissemsilt avec de la bonne humeur à en revendre. La ville de Tissemsilt nous accueillit sous un soleil printanier. Il était presque midi. Nous rejoignîmes «FamiliShop», hypermarché digne d’une grande ville. Après avoir stationné la voiture au niveau du grand parking (non payant), nous fîmes une belle découverte à l’intérieur. Un vrai supermarché où des pavillons exhibaient des multitudes de provisions et des différents produits pour tous les goûts. Juste à la sortie, sur une grande surface, se trouvait le restaurant self-service et la cafétéria. Comme il était déjà midi, nous n’hésitâmes point à goûter des succulents mets exhibés le long du comptoir vitré. Il y avait plus d’une vingtaine de mets et plats. Des soupes et des salades. Des gratins et des tajines, des rôtis et des sauces. Les yeux gourmands en avaient pour leur plaisir et aussi pour leur argent. Nous suivîmes la file du self-service avec un plateau que nous avons garni de succulents plats pour la modique somme de 1500 dinars. Vers les coups de 13 heures, après le repas, nous visitâmes la ville de Tissemsilt, que nous avons trouvé propre et plaisante. Par sa sortie ouest, nous empruntâmes la route de Tiaret. Toujours par la nationale 14. La terre du blé et du pur-sang s’étala devant nous à perte de vue. Culminant à plus de 1 000 mètres d’altitude, Tiaret est une ville d’air et de neige. Seul désagrément que nous avons constaté en cours de route, le chantier de la ligne ferroviaire Tiaret Tissemsilt à l’arrêt et abandonné. Une heure après, à quelques kilomètres de Dahmouni, nous apparut Tiaret. Le centre équestre se trouve juste à son entrée ouest. Véritable fleuron du cheval Algérien, barbe et pur-sang, on y vient de loin pour la traditionnelle vente aux enchères. Par manque de temps, nous nous sommes contentés d’une virée en ville en voiture. Puis, par la route d’Oran et Relizane, nous l’avons quittée. Après les virages de Guertoufa, que nous avons prudemment négocié, nous prîmes la nationale 90 qui mène à Oued-Rhiou en passant par Ouled Lilli, Tidda, Aïn Tarek, et Ammi Moussa. Un autre plaisir pour les yeux tant la nature était enchanteresse. Une fois à Oued Rhiou, nous avons continué notre périple par la nationale 4 jusqu’à Chlef et enfin El Attaf. Véritable plaisir pour les yeux et le moral était ce périple de quelques 400 kilomètres en une seule journée où nous avons vu du pays et de la terre de nos ancêtres.
R. E.