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Mohamed Benchouia, entraîneur de football : «J’ai beaucoup appris au contact des autres coaches»

Qui, à Chlef, ne connaît pas Mohamed Benchouia. Ce cadre sportif aux qualités professionnelles reconnues dans le milieu du football compte parmi les grands entraineurs de notre époque. Il est né en 1964 et est père de trois garçons, Walid, Anis et Mohamed, et de deux filles, Marwa et Doha. Très jeune, alors qu’il n’avait que 10 ans, Mohamed a intégré dans le monde du football en marquant sa présence à l’école de formation du football de l’ASO, Les lions du Chéliff où il a affuté ses premières armes. Depuis longtemps entraineur de football, il a drivé plusieurs formations de la ligue nationale, comme l’ASO Chlef, Blida, Saida, Batna et Skikda. Nous l’avons rencontré à Chlef ces jours-ci et lui avons posé quelques questions sur son activité professionnelle. Très détendu comme à son habitude, il a répondu franchement à nos questions. Ecoutons-le.

Le Chélif : Pour ceux qui ne vous connaissent pas, qui est Mohamed Benchouia ?

Mohamed Benchouia : je m’appelle Mohamed Benchouia, je suis né à Chlef, j’ai grandi dans une famille respectable, le père est décédé, la mère est encore en vie, que dieu lui prête longue vie. J’ai commencé à pratiquer le football à l’âge de 10 ans, au sein de l’école de formation de l’ASO Les Lions du Chéliff, passant par toutes les catégories, des minimes jusqu’aux séniors. Durant la saison 1985-1986, on est arrivé à une certaine période où la compétition entre joueurs était très forte. L’explication est qu’il y avait d’excellents joueurs à cette époque mais ils n’ont pas pu percer pour différentes raisons. Bien qu’ils soient talentueux, plusieurs d’entre eux n’ont pas pu imposer leur jeu, et pourtant, c’était d’excellents footballeurs, et tout le monde le reconnaît. Parmi eux, il y avait M’hamedi, Yacine Achour, Abdelkader Belmiloud, Tadjer M’hamed et bien d’autres, ce sont des bons joueurs de l’équipe espoir, qui devaient jouer en équipe A. A ce moment-là, j’avais des contacts avec l’équipe de Chettia. Son président, Si Mahmoud Bourabeh, m’a proposé d’intégrer son équipe. A ce propos, j’invite tous les gens de Chlef d’honorer cet homme car il a beaucoup donné au football chélifien, notamment à l’équipe de Chettia qu’il a su diriger d’une main de maître et faire évoluer dans le bon sens. A cette époque, l’équipe de Chettia était la deuxième équipe de la wilaya de Chlef après l’ASO, c’était la saison de l’accession. Après deux ans passés dans cette équipe, je suis retourné à l’ASO où j’ai continué ma carrière.

Depuis le début des années 1990, vous vous êtes quelque peu éclipsé de l’ASO. Peut-on savoir pourquoi ?

En 1992, j’avais contracté une mauvaise blessure, qui a signé ma fin de carrière en tant que joueur. D’ailleurs, j’ai raté la finale de la coupe d’Algérie que nous avons disputée contre la JS Kabylie au stade du 19 juin d’Oran. J’ai finalement été opéré en France, dans un hôpital à Lyon. Après ma convalescence, je suis retourné aux stades par le biais d’un club tunisien de troisième division au sein duquel j’ai évolué durant trois saisons consécutives.

Quand avez-vous débuté votre carrière d’entraineur ?

Les débuts remontent à la saison footballistique 1997-1998. Les responsables de l’équipe de la Ferme (ESF) m’ont proposé de prendre en charge la formation de leur équipe sur le plan technique et de la diriger vers l’accession. Puisque la pâte existait, j’ai accepté la mission. Je rappelle qu’il y avait d’excellents éléments dans l’équipe, et dans tous les compartiments de jeu. J’ai donc été engagé pour cet objectif et c’est ainsi que commença ma carrière en tant qu’entraineur. Deux ans plus tard, en 2000, j’ai retrouvé l’ASO à nouveau, mais comme entraineur de la catégorie junior. Cette mission a duré six ans, j’estime que nous avons fait un travail satisfaisant et avons formé d’excellents joueurs tels Soudani, Cheklam, Aissaoui, Boukhari et beaucoup d’autres jeunes talents. Tous ces joueurs sont devenus des internationaux,

Vous étiez entraineur-adjoint avec plusieurs entraineurs chevronnés, avec lequel d’entre eux  vous êtes-vous vraiment retrouvé ?

Effectivement, j’avais eu la chance de travailler avec des entraineurs chevronnés, j’ai beaucoup appris auprès d’eux. Chacun d’eux avait sa propre méthode de travail, soit en ce qui concerne le côté technique, soit les côtés physique et psychique. J’ai travaillé avec Amrani, Meziane Ighil, Belhout, HHadj Mansour, Saadi, Slimani, Saib… vraiment, on apprend beaucoup en se frottant à ces gens, notamment avec des personnes comme Belhout.

Parlez-nous du premier titre du championnat professionnel ?

Oui, c’est une période inoubliable, avant le début du championnat, j’ai tenu une réunion avec le président Abdelkrim Meddouar pour préparer la saison convenablement. Nous avons convenu de commencer par effectuer un bon recrutement en visant les bons joueurs évoluant en première division comme Djediet, Sougueur, Ghanem et d’autres. Avec ces joueurs, on a réussi à gagner le premier titre du championnat professionnel. C’était la meilleure saison dans l’histoire du football chélifien. Je suis très satisfait du travail que nous avons effectué avec le coach Meziane Ighil. Cette réussite-là restera gravée à jamais dans la mémoire collective de toute la région du Centre-Ouest.

Quel votre plus mauvais souvenir avec l’ASO ?

Le mauvais souvenir, c’est la relégation, tout le monde a jeté la responsabilité sur mon dos. Comme quoi, c’est Benchouia qui n’a pas pu sauver l’équipe, et pourtant, j’ai récolté trente-sept points.  Malheureusement, dans les coulisses, les grandes équipes étaient à pied d’œuvre pour s’offrir une sortie honorable sur le dos des équipes comme la nôtre. Dans ces moments difficiles, j’ai été pointé du doigt par les plus proches…

Vous parlez de l’administration ?

L’administration, non, au contraire, j’avais une bonne relation, avec l’administration. Ouahab et Larbi sont des gens honnêtes, ils ont beaucoup donné à l’ASO, ils le font à ce jour, ils n’ont d’ailleurs jamais lâché leur équipe. Je leur souhaite une bonne continuation et bon courage.

Et le bon souvenir ?

Le bon souvenir, bien sûr, c’est la saison 2010-11, cette saison-là, on a réussi à décrocher le premier titre de championnat dans l’histoire de l’équipe, et c’était le premier championnat professionnel,

Avez-vous un mot à dire aux supporters ?

Je remercie tous les supporters de l’ASO Chlef, les supporters de Saida, de Blida, de Batna et de Skikda, qui ont m’aidé dans ma mission. Je remercie aussi notre journal Le Chélif.

Propos recueillis par Rachid Mehaiguene       

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