Lutte contre la propagation du coronavirus à Chlef
La rumeur enfle sur l’existence de nombreux cas d’atteinte au coronavirus à Chlef. Téléphone arabe aidant, la vox populi parle d’infection de citoyens à Chorfa, Ouled Mohamed et la Cité à Chlef alors que dans les autres communes de la wilaya, l’angoisse est à son summum. A commencer par la ville de Sidi Akkacha où l’on parle de plusieurs cas de contamination et même de décès, le dernier en date étant celui d’un émigré, un septuagénaire, qui aurait succombé à la maladie et enterré à Bouhallou.
Les informations les plus contradictoires circulent sur les cas de contamination. On parle avec insistance du directeur de la Santé et de la Population dont on dit qu’il est hospitalisé à l’hôpital de Chorfa, aux côtés du directeur de cet établissement et d’une femme médecin, neurologue de son état, tous atteints du nouveau coronavirus.
La population a appris par les mêmes canaux, c’est-à-dire la rumeur, que des cas sont enregistrés du côté de la commune de Medjadja où, semble-t-il, un dame ayant assisté à un mariage à Blida auraité été testée positive au Covid-19.
Nous avons essayé de joindre le responsable du service de la prévention auprès de la direction de la Santé et de la Population de Chlef. En vain car le téléphone de ce responsable était constamment occupé. Et quand il sonne, il ne répond pas.
Nous nous sommes alors rabattus dur une autre source officielle, en l’occurrence le président de l’assemblée populaire de la wilaya de Chlef.
D’emblée, ce dernier nous indique qu’il n’est pas habilité à fournir une quelconque information sur les cas de contamination, cette mission relevant du seul ministre de la Santé. Toutefois, M. Mohamed Touil nous a longuement parlé des décisions prises au niveau de la wilaya de Chlef pour contrer la propagation du nouveau coronavirus. Il assure que les nouvelles mesures de confinement partiel qui ont pris effet depuis le dimanche 5 avril 2020 resteront en vigueur jusqu’au dimanche 19 avril 2020.
Depuis, les citoyens de la wilaya de Chlef, de par les nouvelles horaires du confinement partiel, ont dû rentrer chez eux à partir dès 17 heures. C’est une situation tout à fait inédite pour les chélifiens qui voient les mesures de distanciation sociale et de confinement les obliger à une nouvelle vie, difficile à supporter pour beaucoup d’entre eux, d’autant que les loisirs manquent terriblement dans la wilaya. Il reste néanmoins qu’une majorité de citoyens, inquiets par la propagation de l’épidémie, se dit favorable à un confinement total à appliquer à l’ensemble de wilaya, vu l’inconscience, l’insouciance et l’incivisme d’une grande catégorie de gens (les jeunes en particulier) qui ne respecte pas les règles édictées par les autorités publiques et ce, malgré les appels incessants et répétés des responsables sanitaires.
La solidarité, une nécessité
A propos des actions engagées par la cellule de crise la wilaya, M. Mohamed Touil nous a répondu comme suit : «Comme vous savez, je suis membre de la cellule de crise, la première réunion sur instruction du président de la république, s’est déroulée le 25 mars 2020, il a été décidé de mettre en place deux centres de références pour faire face à l’épidémie du coronavirus, l’un à la polyclinique de Chettia, qui est une nouvelle structure, équipée de matériels modernes. Cette structure est dotée d’une capacité d’accueil de 34 lits. Nous avons aussi ouvert une autre structure d’accueil, elle aussi équipée, à l’hôpital Ahmed Bouras de Ténès pour la région du littoral qui couvre 15 communes avec une capacité d’accueil de 40 lits».
Concernant la prise en charge du corps médical et paramédical de l’hôpital de Chorfa, le président de l’APW nous apprend que c’est le sénateur Ali Talbi qui l’a pris en charge au niveau de son hôtel « Les orangers », situé au quartier Meddahi. Quant au corps médical de Ténès, il est entièrement pris en charge au niveau du centre de thalassothérapie de Ténès qui est un établissement privé.
«Nous avons lancé un message aux bienfaiteurs afin de fournir tous les moyens de protection pour ces soldats en blanc et les malades afin de les placer dans de bonnes conditions, les choses se sont déroulées comme nous les avons souhaitées», assure M. Touil.
Et d’ajouter : «Arrivé au seuil de 15 cas suspects la semaine passée, nous avons pris la décision d’évacuer tous les services de l’hôpital «Sœurs Bedj» vers la polyclinique de la cité Arroudj et, depuis hier (dimanche 5 avril, ndlr), cet hôpital est prêt à accueillir plus de 250 malades. Nous espérons ne pas atteindre ce chiffre inchallah».
M. Mohamed Touil nous apprend que le corps médical et paramédical de cet hôpital sera totalement pris en charge au niveau du centre régional de préparation des talents et élites sportives (ex-CNFD) de Chlef dès ce lundi.
Concernant le volet social, le président de l’APW qu’il a été créé une cellule de veille au niveau de la wilaya qui sera élargie aux 35 communes pour recenser les familles pauvres et nécessiteuses. Selon lui, elles dépasseraient les 30 000 familles pour qui il faut venir en aide avec l’apport des opérateurs économiques et autres bienfaiteurs locaux. «L’opération suit son cours normal et nous espérons que cette solidarité se maintiendra au fil du temps», a-t-il souhaité
«A propos du centre de dépistage de l’Université de Ouled Fares qui est prêt et qui sera rattaché à l’Institut Pasteur, nous attendons tout juste l’arrivée d’un spécialiste de cet institut pour donner le feu vert à l’homologation du matériel et sa conformité afin que ce service démarre ses activités de manière ordinaire ». M. Touil nous révèle que ce centre sera ouvert cette semaine, considérant qu’il s’agit là d’un immense acquis pour la wilaya de Chlef.
En conclusion, M. touil demande à ces concitoyens de rester confinés chez eux, d’éviter les attroupements, de respecter les règles d’hygiène et de prévention de l’OMS et de rester solidaires face à cette pandémie.
Hocine Boughari