L'Algérie de plus près

Djazouli

Il a présenté son nouveau livre en arabe aux journalistes locaux. BOUDJELTHIA Djazouli revient sur l’histoire de l’ASO

L’histoire de l’ASO se confond avec l’histoire de la vallée du Chélif. Née officiellement en 1947, cette équipe de football a de tout temps représenté les espoirs des habitants de Chlef et des villes environnantes en ce sens où incarnait l’esprit de lutte et de résistance à l’aliénation coloniale. De valeureux joueurs de cette équipe ont payé de leur vie leur attachement aux idéaux de la grande révolution de novembre 1954. Boudjelthia Djazouli, ex-dirigeant de cette grande équipe, revient sur son parcours dans un ouvrage écrit cette fois-ci en arabe et publié chez Les Presses du Chélif, la grande maison d’édition chélifienne.

Devant un parterre de journalistes à l’hôtel la vallée de Chlef, Djazouli Boudjelthia, l’auteur du livre «ASO, la lueur du jour» a tenu une conférence de presse samedi passé pour présenter le même livre en version arabe, publié aux éditions «Les Presses du Chélif» et traduit du français par Montassar Oubetroun, journaliste et chercheur en histoire, présent à la conférence.

Intervenant devant un parterre de journalistes locaux, Djazouli Boudjelthia a révélé que c’est suite à la demande pressante des lecteurs arabophones qu’il a décidé de faire la traduction de cet ouvrage qui retrace une rétrospective sur le sport et, dans le même temps, tous les événements sportifs, culturels et même politiques qui ont secoué la wilaya depuis l’époque où elle s’appelait Orléansville, El Asnam puis Chlef.

L’auteur a indiqué que la traduction en arabe du livre «ASO, la lueur du jour», a été demandée surtout par les jeunes qui sont à majorité arabophones, avides eux aussi de connaître l’histoire multidimensionnelle de leur ville. «J’ai répondu à leur appel qui était plus que légitime en y faisant participer à un ami journaliste et chercheur en histoire qui a fait un travail remarquable avec sa femme, elle aussi journaliste, en traduisant de la manière la plus fidèle cet ouvrage.

Concernant le contenu du livre «ASO, la lueur du jour», qui a été édité en langue française, M. Djazouli a souligné que l’ouvrage a vu le jour en juin 2017 s’intéressait en particulier à l’histoire de Chlef en général et de l’ASO en particulier. «J’ai voulu apporter ma modeste contribution pour écrire sur ma ville et son histoire, de 1843, du temps d’Orléansville, nom qu’elle doit au Duc d’Orléans, fils du roi Louis Philippe de France, et qui est devenue commune de plein exercice en novembre 1856 et chef-lieu de département en 1956 ; elle retrouve son nom El Asnam le 28 septembre 1963. On lui attribua officiellement le nom d’Ech-Chelif (Chlef) par décret présidentiel (n° 81/106 du 26 mai 1981), nom qu’elle garde toujours», a-t-il précisé.

L’ASO ou l’armée secrète orléansvilloise

L’auteur a retracé dans sa présentation le combat du peuple algérien, la gestation, la prise de conscience nationale ainsi que l’effervescence du mouvement nationaliste qui a su répondre à la politique de la colonisation qui était déloyale à l’encontre de l’Algérie et de son peuple martyrisé. «Mon livre parle aussi du sport en général et du football en particulier ; l’ASO qui a été fondée en 1947 par des gens de la plaine du Chélif, motivés et déterminés pour l’indépendance de l’Algérie, et aussi pour donner espoir et fierté aux jeunes Algériens à travers cette équipe composée essentiellement d’Algériens musulmans qui avaient pour objectif de concurrencer le club colonial dénommé «GSO». Je parle aussi de tous les sports qui ont été utilisés comme moyen de lutte à partir de 1956 jusqu’à l’indépendance. Plusieurs sportifs ont rejoint le maquis pour tomber en martyrs, à l’exemple des footballeurs Maamar Sahli et Bibi de l’ASO que les colons ont dénommé aussi «Armée Secrète Orléansvilloise».

Les sportifs algériens en ont fait de même dans d’autres disciplines, tous les sportifs algériens qui étaient enrôlés ont déserté leurs équipes sur ordre du FLN avec leurs dirigeants, les hommes de culture ont agi de la même manière.

M. Djazouli a évoqué par la suite l’activité sportive footballistique de l’après-indépendance, de 1962 à 1964, la période de flottement de 1965 à 1972 et l’émergence de l’ASO à l’échelle nationale de 1973 à 1975, qui a vu l’accession de l’équipe phare de la région pour la première fois de son histoire parmi l’élite, de 1976 jusqu’à 1982, période où eut lieu le séisme du 10 octobre 1980 qui ravagé toute la ville et sa région. L’auteur s’est également attardé sur les difficultés pour relancer les activités sportives après le séisme. Cette période d’incertitude va durer jusqu’en 1988.

Un ouvrage de référence

Les Lions du Chélif rugiront encore une fois dans les années 2 000 où ils seront couronnés avec une coupe d’Algérie en 2004, une première dans l’histoire du club.

Puis vint la période euphorique qui va durer de 2010 à 2014 où l’ASO a décroché le premier championnat professionnel en 2011 pour la première fois de son histoire. Le déclin est revenu par la suite en 2015 à 2017, date de la parution du livre de Djazouli.

On retrouve dans cet ouvrage tous les noms des présidents qui se sont succédé à la tête du club avec les dirigeants et les footballeurs qui ont joué dans l’équipe de l’ASO d’avant et après l’indépendance, les sportifs des autres disciplines, telles que la boxe, le judo, le volleyball, le cyclisme, l’athlétisme avec tous les champions de la vallée du Chélif etc.

Les présidents d’APC de Chlef, les hommes de culture, les poètes, les groupes de musique moderne, chaabi, bedoui etc. «Pour terminer, c’est un ouvrage qui viendra enrichir la bibliothèque communale de Chlef », a conclu M. Djazouli.

Pour rappel, Boudjelthia Djazouli est né le 24 juin 1947 à Medjadja (Chlef), fils de chahid du côté de sa mère tombée au champ d’honneur en 1958. Après le lycée Es salem, il suivra en 1967 une formation à l’Ecole d’Application Économique et Financière à Alger avec un grade d’inspecteur des Impôts en 1970. Il gravit les échelons au sein de cette administration terminant avec le grade d’inspecteur en chef. Il occupa successivement le poste de directeur de wilaya des Impôts à Blida et Alger de 1996 à 2006 en qualité de directeur des ressources humaines à la direction générale des douanes, puis directeur d’études chargé de l’organisation et de la modernisation des douanes jusqu’à sa retraite sur sa demande en 2014. Il fut également élu premier vice-président de l’APC de Chlef de 1979 à 1984, puis Président de l’APC de Chlef de 1984 à 1989.

Parallèlement, il fut membre du bureau fédéral de la FAF de 1990 à 1996, expert du ministère de la Jeunesse et des Sports durant un mandat olympique. Il dirigea également l’ASO Chlef durant la période de 1971 à 1989.

Hocine Boughari