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Ouled Fayet (Alger) : un Ramadan (presque) parfait

Comparée aux journées ordinaires, la matinée d’aujourd’hui a été trop calme à Ouled Fayet. D’habitude, le centre-ville est saturé de véhicules et la circulation, trop lente, entrecoupée de longs arrêts, a de quoi agacer les conducteurs. Ce n’était pas le cas pour cette première du Ramadan, annoncé la veille par un long prêche, amplifié à l’extrême par les hauts parleurs, à la mosquée centrale du village.

Boulangers, marchands de fruits et légumes, supérettes, kiosques et même les artisans ont ouvert tôt comme à leur habitude. C’est qu’il faut satisfaire la demande des consommateurs qui a connu un pic la veille. Chez les Frères Belkacemi, pour ne citer que ce magasin, le rush a commencé véritablement à partir de 16h. Familles avec enfants, couples, femmes et hommes seuls, tous n’ont d’yeux que pour les feuilles de dioul, la viande hachée, les olives et autres salaisons, les boissons, les yaourts et fromages… Des rayons qui se vidaient à vue d’œil et qui sont aussitôt réalimentés par une nuée de travailleurs reconnaissables à leur tenue floquée du nom de la supérette.

La tradition veut qu’on accueille le premier jour du mois sacré par la préparation d’un repas copieux. Et on ne peut donc déroger à la règle, observée scrupuleusement à travers tout le territoire national.

Chez Mohamed et Saïd, ce sont les mêmes scènes que l’on peut observer à ceci près que les deux magasins, du fait de leur petite taille, ne peuvent pas contenir beaucoup de monde. Certains habitués, qui savent les prix corrects appliqués par les deux commerçants, patientent au dehors en attendant leur tour.

En face de la porte latérale de la mosquée Khaled Ibn Walid, le petit marché du ramadhan s’est reconstitué. Quelques enfants et adolescents proposent comme à l’accoutumée plusieurs variétés de pain, des feuilles de dioul, de la coriandre et du persil, des dattes et de la cherbate.

Dans la rue principale du village, le rush s’annonce déjà aux portes du laitier et du marchand de zlabia. La petite chaine deviendra grande, précisément à quelques minutes de l’annonce du f’tour.

Parce qu’ici à Ouled Fayet comme dans les autres gros villages d’Algérie, on préfère acheter le pain sortant du four, la zlabia chaude et le leben qui vient à peine d’être battu.  

Le Ramadan n’a pas dérogé à ses règles, quelques petits incidents sont survenus ici et là. Sans gravité heureusement car il se trouve toujours sur les lieux des hommes qui ont cette rare faculté de ramener à la raison les antagonistes les plus virulents.

A. L.

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