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Rentrée scolaire : la hantise des frais scolaires, de la deuxième langue étrangère et du bac en promotion !

Avec un pouvoir d’achat qui a fait une chute vertigineuse, beaucoup de parents appréhendent la rentrée scolaire avec une grande crainte car elle rime généralement avec les grandes dépenses liées aux frais qu’elle engendre chaque année.

Les coûts de scolarité sont parfois vécus comme un véritable drame par les familles aux modestes revenus dans la mesure où le budget alloué à l’achat des fournitures scolaires dépasse parfois le salaire d’un parent si on tient en compte du tablier et de la tenue de sport qui sont obligatoires. Certains pères recourent au marché de l’informel qu’ils estiment plus avantageux. L’année qui commence se termine généralement par les mêmes scènes : explosions de joie, rires et embrassades pour les uns mais malheureusement aussi par des pleurs et une grande déception pour les autres. Toujours le même constat : réussite ou échec. Joie et grands espoirs pour les premiers et beaucoup de déception pour les seconds.

Les incontournables cours de soutien

Bien avant la rentrée, les particuliers (enseignants en activité ou en retraite,) voulant assurer des cours de soutien commencent déjà à se faire connaitre via les réseaux sociaux. Il faut souligner que ce phénomène qui constitue un marché juteux a pris de l’ampleur dans le milieu éducatif algérien. Le recours aux cours particuliers qui devrait en principe concerner les apprenants en difficulté scolaire est presque généralisé chez nous. Les parents consacrent tout leur temps (et souvent toutes leurs économies) à dénicher les bons profs de maths ou de physique à leurs enfants. Leur crainte est légitime dans la mesure où ils veulent que leurs enfants réussissent à leur examen. Quelques parents estiment que ces heures de soutien renforcent les connaissances acquises en classe et permettront aux élèves de réussir leur examen avec une bonne moyenne qui leur permettra d’opter pour la filière universitaire de leur choix. D’autres parents, par contre, sont beaucoup plus sceptiques et affirment qu’ils ne font pas très confiance aux enseignants dans la mesure où les cours sont assurés dans des conditions qui laissent à désirer. Quelques parents nous ont fait savoir que les enseignants doivent veiller au nombre d’élèves par classe et s’assurer que les apprenants travaillent dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité (on a vu des enseignants dispenser ces cours dans des caves).

L’anglais au primaire.

Dès cette année scolaire, l’anglais sera la deuxième langue étrangère enseignée dans nos écoles à partir de la troisième année primaire. Cette décision a été bien accueillie par les parents d’élèves qui pensent qu’elle permettrait aux enfants de développer leur curiosité intellectuelle. Ils estiment que l’apprentissage d’une autre langue étrangère est toujours enrichissant en tenant en compte que l’anglais est la deuxième langue la plus parlée dans le globe. Elle permet par conséquent une grande ouverture sur le monde qui nous entoure. Toutefois, des parents d’élèves demeurent sceptiques en ce qui concerne le recrutement et la formation accélérée des futurs enseignants d’anglais car ils estiment qu’il faut beaucoup plus de temps pour former des pédagogues

Le baccalauréat. Mais pas avec un 09/20 !

Il symbolise la réussite scolaire. Il est le sésame de l’université. À chaque fin d’année, les candidats au baccalauréat attendent avec anxiété les résultats de cet examen tant redouté. Il ne laisse aucun lycéen indiffèrent. Dans notre pays, le bac est peut-être le seul examen qui a su garder un peu de sa crédibilité et sa respectabilité. De temps en temps, il perd un peu de son aura à cause de la fraude ou d’autres paramètres extra-scolaires mais il a toujours cette singularité de revenir en force pour faire assoir tout son prestige. La décision prise par le ministère de l’Éducation de recourir au rachat a été mal accueillie par l’ensemble de la population qui estime que le baccalauréat sans la moyenne signifie que les universités, déjà engorgées, seraient envahies par des étudiants dont le niveau laisse à désirer. Décrocher un bac sans moyenne n’est plus un mérite mais un cadeau offert venu d’en haut.

En somme toutes les rentrées scolaires se suivent et se ressemblent avec toujours les mêmes sentiments : une crainte non dissimulée liée à l’échec pour les uns et de grands espoirs fondés sur la réussite pour les autres.

Aux enseignants je souhaite bonne chance et bon courage comme je souhaite la réussite aux élèves qui auront un examen à passer à la fin de l’année scolaire.

Ali Dahoumane

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