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Lakhdar Khal, l’homme aux grands valeurs humaines

Originaire de la wilaya de Tiaret, Lakhdar Khal a atterri à Ouled Ben Abdelkader il y a de cela deux décennies. Il s’est fait loger par sa belle famille avant qu’il ne bénéficiât d’un appartement dans le cadre du logement social. Lakhdar a aussi, décroché un poste de travail dans le cadre de l’emploi de jeunes au parc communal. Là, il s’est fait confier plusieurs tâches : il était à la fois jardinier, éboueur, plombier, factotum etc.

L’homme n’a jamais contesté une quelconque tâche, il accomplissait son boulot à la perfection au point où il a gagné le cœur de ses responsables et celui de toute la population de la commune. Tout le monde à Ouled Ben Abdelkader apprécie les œuvres habiles et bien finies de Lakhdar. En plus de son travail initial, le cinquantenaire n’a jamais manqué aux rendez-vous de bénévolat. Au moment de la pandémie de Covid-19, c’est à lui que la tâche de désinfection des rues et des ruelles a été allouée. Et comme à l’accoutumée, il a excellé dans l’accomplissement de sa mission. Il sillonnait le périmètre urbain, les agglomérations secondaires et se déplaçait même aux douars. Ceux et celles qui voient Lakhdar en pleine activité admirent son abnégation et son savoir-faire.

Durant toute la période de la Covid-19, le « Tiarti » comme la plupart s’arrange à l’appeler, a aménagé un carré vert devant l’immeuble où il habite dans le quartier Hadj Boutebel, à la cité Ziadnia, il y a planté des arbres et y a érigé un système de jet d’eau. En collaboration avec les locataires dudit immeuble, il a créé un endroit récréatif par définition. L’initiative louable de Lakhdar et ses voisins n’a pas été sans difficultés. Selon Larbi Hafis, l’un des locataires du quartier Hadj Boutebel, Lakhdar n’a pas été épargné par les critiques des passants à l’esprit étroit. Quelques habitants des immeubles voisins le critiquaient ouvertement, pour dissuader l’homme de poursuivre son travail de bénévolat. Mais l’homme n’a pas abdiqué, ne prêtant aucune oreille à leurs désobligeantes remarques.

Lors d’une virée qui nous a conduits dans son quartier, nous avons pu faire le point sur l’exploit de l’infatigable homme. À propos de son initiative, Lakhdar nous a expliqué qu’il est fait pour ça. « Je ne peux pas rester oisif, dit-il, je veux toujours être au service des enfants de mon quartier ». Et d’ajouter : « Mieux vaut être sourd que d’entendre ça », en faisant illusion aux insanités de ses voisins malveillants.

Avant de le quitter, Lakhdar a voulu passer un message aux autorités de la commune par le biais de notre journal, en les sollicitant de lui venir en aide, notamment en lui fournissant quelques objets et matériaux pour rendre fonctionnel le système de jet d’eau. Le but : faire plaisir, par ces temps caniculaires, aux enfants de son bloc d’immeuble et à ceux du quartier voisin.

Lakhdar Khal incarne des valeurs sociales quasiment oubliées par les gens aujourd’hui. Mieux, son abnégation et son entêtement à travailler pour la collectivité met mal à l’aise tous ceux qui, par leur comportement individualiste, contribuent à l’effritement de la société.

Abdelkader Ham

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